Histoire - Son père était un musulman chiite ismaélien originaire de Balkh, au nord de l'Afghanistan. Avicenne, de son nom Abu Ali El-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina, est né au mois d'août 980 à Khormeytan (ou Afshéna, le pays du soleil), près de Boukhara, (Transoxiane, l'actuel Ouzbékistan). Son père était un musulman chiite ismaélien originaire de Balkh, au nord de l'Afghanistan. Avicenne se serait plus tard converti au chiisme duodécimain. Il semble qu'il s'intéressa très tôt aux sciences naturelles et à la médecine. A 14 ans, il étudie seul. Avicenne fut envoyé durant sa petite enfance étudier le calcul chez un marchand, El-Natili. Ayant une bonne mémoire, le jeune garçon finit par surpasser son maître en calcul et en mathématiques. Il retient de mémoire l'intégralité du Coran. Il étudia à Boukhara, s'intéressant à toutes les sciences, et surtout à la médecine. Il est influencé par un traité d'El-Farabi, qui lui permet de surmonter les difficultés qu'il rencontre dans l'étude de la Métaphysique d'Aristote. Cette précocité dans les études se double d'une précocité dans la carrière ; à 16 ans déjà, il dirigeait des médecins célèbres. Tout alors s'enchaîne : ayant guéri le prince samanide de Boukhara, Nuh ibn Mansûr, d'une grave maladie, il est autorisé à consulter la vaste bibliothèque du palais. Son appétit pour la connaissance aidant, il aurait possédé à 18 ans toutes les sciences connues. Après la mort du prince et celle de son père, qui le contraignent à gagner sa vie, commence sa vie itinérante. Il voyage d'abord dans le Khârezm, principauté qui fut indépendante (de 994 à 1231) au sud de la mer d'Aral, sur les deux rives du Djihoun (Amou-daria), entre Boukhara et la mer Caspienne. A Djouzdjan, un puissant protecteur, Abu Muhammed Chirâzi, lui permet de donner des cours publics. Il commence à composer son œuvre majeure, le Qanûn (ou Canon) de médecine. Il passe ensuite par Le Khorassan, puis Ray (Rhagès, proche de l'actuel Téhéran), enfin à Hamadan (à l'ouest de l'Iran) où l'émir bouyide Chams Ed Dawla le choisit comme ministre (vizir). Il s'impose alors un programme de travail harassant : le jour, il se consacre à la chose publique, la nuit à la science. En plus de vivre deux carrières, il travaille doublement : il mène de front la composition du Shifa et celle du Canon médical, la tâche est alors si harassante qu'il doit se faire aider : deux disciples se partagent la relecture des feuillets des deux ouvrages, dont le fidèle Al-Juzjani, secrétaire et biographe. (A suivre...)