Décompte - Plus de 82 diabétiques ont récemment bénéficié, au centre de santé de Hattatba, d'une consultation spécialisée dans le cadre du dépistage précoce de la maladie cécitante, la rétinopathie diabétique. Cette opération, initiée par l'association caritative internationale, Lions Club Alger Zhira, et Alger Icosium, en coordination avec l'association El-Hayet des diabétiques de Hattatba et la direction de la santé de la wilaya de Tipaza, a été effectuée sur une centaine de malades diabétiques de cette localité rurale, par la prise de clichés du fond d'œil, grâce à un appareil de haute technologie qui permet de prendre des photos des yeux des diabétiques en quelques secondes et de les envoyer aux médecins spécialistes dans un temps record. «Cet appareil nous permet de dépister la maladie cécitante et d'orienter le malade vers des structures spécialisées pour une prise en charge précoce et éviter la perte de la vue», nous a expliqué le Dr Mohamed Mokrani, spécialiste en ophtalmologie au niveau de l'hôpital Maillot (Alger), président de l'association de Lions Club internationale Alger Zhira. Parmi les objectifs de l'association, la prise en charge des malvoyants et le dépistage précoce des maladies oculaires graves dues au diabète, ainsi que la prévention contre ces pathologies invalidantes. «Nous avons un nouvel appareil ‘'le rétinographe''. C'est comme un appareil photo grâce auquel on peut lire la photo de loin si elle est envoyée par Internet par un médecin traitant. Cette nouvelle consultation permettra à l'ophtalmologue de savoir à distance si le patient consulté est sain ou pas au niveau de l'œil, ou s'il nécessite une prise en charge spécialisée (laser...)», a-t-il ajouté. Au sujet de cet appareil, l'ingénieur spécialisé dans la manipulation rapide et facile du rétinographe, Ouar Abdelkrim, membre de Lions Club et chargé du programme national du dépistage précoce de la rétinopathie diabétique «Radard» (Réseau algérien de dépistage de la rétinopathie diabétique), nous a parlé de l'importance de cet appareil, avec lequel ils activent à l'échelle de cinq régions du pays, et ce, en collaboration avec le ministère de la Santé et les unités de santé publique. «Le but est de couvrir les malades qui se trouvent dans les zones déshéritées.» M. Ouar a appelé à la généralisation de l'utilisation de cet important appareil, mobile, de pointe «l'association seule, ne peut se permettre de couvrir toutes la wilayas du pays, le ministère de la Santé, peut faire une étude pour voir à quel point cette technique a eu des résultats extraordinaires». - Amina Mebarki, la secrétaire et membre de l'association El-Hayat de Hattatba évoque le problème de plus de 200 diabétiques non assurés sociaux, pas encore bien pris en charge par son association. A ce propos, le chargé de communication à la DSP de Tipaza nous a rappelé que le programme de prise en charge des diabétiques est en cours dans toute la wilaya, notamment avec l'aide des associations actives, car la promotion de la santé ne se limite pas à l'ordonnance mais dans la prévention. Selon lui, les non-assurés sociaux relevant du secteur de l'agriculture (Eac /Eai), représentent un nombre important. «C'est un problème national, qui devrait être réglé, car ils ne dépendent ni de la Cnas ni de la Casnos.» La rétinopathie diabétique, pour rappel, est la première cause de cécité chez le diabétique qui n'attend qu'une vraie politique de dépistage, un examen sérieux régulier du fond d'œil et une bonne prise en charge multidisciplinaire, non limitée à l'ophtalmologiste seul. - Le président de la commune de Hattatba, Maamar Bougrid, que nous avons rencontré, sur place en compagnie des membres de son Assemblée, a salué cette initiative, affirmant mettre à la disposition de l'équipe tous les moyens nécessaires et assuré que l'une des priorités de son mandat est la prise en charge des catégories vulnérables dont les malades chroniques. Le vice-président, Omar Zoulikha, quant à lui, nous a affirmé que le service des affaires sociales, travaillera en collaboration avec les citoyens nécessiteux ainsi que les associations actives «même le suivi et l'aide de la part de la commune comme les lunettes par exemple» nous a-t-il déclaré. «Toute association au service du simple citoyen est la bienvenue», a renchéri le P/APC.