Confrontation - Mal embarqués en C1, le Real et le Barça ne peuvent négliger cette demi-finale retour de Coupe du Roi, bien plus importante que leur duel de samedi en Liga. À Madrid comme à Barcelone, il a fallu revoir ses classiques. Oui, une demi-finale de Coupe du Roi peut revêtir plus d'importance pour Merengues et Blaugrana qu'un Clasico du samedi soir, en Liga. C'est le cas cette semaine, le Real Madrid se déplaçant ce mardi au Camp Nou pour disputer à son éternel rival une place en finale de la compétition la moins valorisée par les géants d'Espagne, un mois après avoir concédé le nul à Santiago Bernabeu (1-1). En début de saison, il y a Liga et Ligue des champions. Le reste paraît bien accessoire. La vision vaut jusqu'à ce que les aléas de la saison changent ces belles perspectives, parfois radicalement. Pour le Real, la Liga, c'est fini, et depuis longtemps. Reste l'espoir d'un dixième succès en Ligue des champions mais la disette de la Maison Blanche, qui n'a plus remporté la C1 depuis 2002, inspire la plus grande prudence. Si bien que la Coupe du Roi représente la plus belle opportunité de titre pour les Madrilènes cette saison, pour peu qu'ils dominent le Barça ce mardi ou réalisent un nul prolifique en buts. Mourinho ne s'y est pas trompé ; le jeu en vaut la chandelle. Le technicien portugais a donc laissé de nombreuses cartouches au frais le week-end dernier en Liga. D'autant que si le nul face à United (1-1) la semaine dernière lui a offert un petit bol d'air, le Mou reste sous la menace. À Barcelone, Jordi Roura, qui assure l'intérim pendant que Tito Vilanova se fait soigner, n'a pas tout à fait la même pression du résultat. Mais lui aussi a fait tourner en Liga. Puyol, Xavi, Busquets, Alba et autre Fabregas ont eu le droit à un petit répit après avoir affiché toutes leurs limites collectives du moment face à l'AC Milan (défaite 2-0). Pour les Catalans aussi, le chemin jusqu'à la victoire en Ligue des champions reste bien incertain. La Coupe du roi leur offre la plus belle occasion de s'offrir un doublé avec la Liga. Sans oublier celle de mater le Real Madrid. Dans le cas du Real, le constat est plus qu'évident : relégués à 16 points du Barça après un parcours des plus décevants en championnat, les Madrilènes et leur entraîneur José Mourinho jouent une bonne moitié de leur saison. Mais paradoxalement, le Barça a récemment vu sa situation se rapprocher de celle de son éternel rival. Si les Blaugrana peuvent en effet se targuer d'avoir déjà réglé son sort à la Liga, leur récente contre-performance à Milan convertit aussi cette semaine en test pour les hommes de Jordi Roura. Certes, les Barcelonais se lancent dans cette bataille avec le mince avantage de leur nul à l'aller à Bernabeu. Mais on voit mal le Barça, qui n'a jamais spéculé, commencer à le faire contre son «meilleur ennemi». Messi en personne annonçait la couleur, dimanche : «Nous devrons être à notre meilleur niveau face au Real, ce serait une grave erreur de les attendre dans notre camp. Il nous faut gagner pour nous projeter en finale». Les équipes probables Tout le monde sera là Grosses armadas attendues ce soir sur la pelouse du Camp Nou. Mais probablement pas de Karim Benzema, qui n'est pas en odeur de sainteté ces derniers temps. Le Français, qui paye son non-match face à Manchester United, revient de blessure mais devrait laisser sa place à Gonzalo Higuain, dont la cote remonte à mesure que celle du Français dégringole. Au milieu de terrain, José Mourinho pourra compter sur Xabi Alonso également. L'international espagnol s'est remis d'un début de pubalgie. Angel Di Maria et Kaka, revenu en forme, sont en balance pour une place dans le quatuor offensif madrilène. Raphaël Varane est pressenti pour débuter aux côtés de Pepe en défense centrale. Sergio Ramos basculerait alors au poste de latéral droit. Au Barça, la seule incertitude concerne la titularisation ou non de David Villa. Si l'Asturien est aligné, Cesc Fabregas devrait en faire les frais, laissant sa place à Andres Iniesta au milieu. La perméabilité Barça, la défense grince La défense du FC Barcelone se montre plutôt défaillante au moment où le club catalan s'apprête à retrouver le Real Madrid en demi-finale retour de la Coupe du Roi. Samedi, malgré la victoire face au FC Séville (2-1), le Barça a concédé au moins un but pour la onzième fois consécutive, toutes compétitions confondues. Une série inhabituelle et inquiétante pour les Blaugrana qui intervient au moment où arrivent les échéances les plus importantes de leur saison, à commencer par la demi-finale retour de la Coupe du Roi face au Real Madrid au Camp Nou ce mardi soir. La défense barcelonaise n'a plus préservé sa cage inviolée durant onze rencontres et a concédé pas moins de 16 buts sur cette période, soit une moyenne de 1,45 but par match. En Liga, Barcelone a d'ores et déjà pris 28 buts cette saison, son total le plus élevé après 25 journées depuis 2003-2004. A titre de comparaison, il n'en avait encaissé que 13 à ce stade de la saison en 2010-2011. Les problèmes défensifs du Barça ne sont pas aussi ponctuels que la série actuelle pourrait le laisser croire. Le club catalan n'a réussi que 12 «clean sheet» en 41 matches disputés et concédé 42 buts depuis le début de la saison toutes compétitions confondues. Ses soucis en défense sont récurrents en 2012-2013, et ces onze matches avec au moins un but encaissé ne font que confirmer la tendance. L'efficacité Le Real a toujours marqué cette saison Le club merengue ne s'est pas privé de profiter des défaillances défensives barcelonaises cette saison. Il a ainsi marqué lors de ses quatre confrontations face au Barça en 2012-2013 (2-3 puis 2-1 en Supercoupe d'Espagne, 2-2 en Liga et 1-1 en demi-finale aller de la Coupe du Roi), inscrivant un total de sept buts aux Barcelonais sur l'ensemble de ces rencontres. Contraints de marquer au moins une fois au Camp Nou pour espérer accéder à la finale de la Coupe du Roi, et effacer ainsi leur campagne ratée en Liga, les hommes de José Mourinho savent où appuyer pour faire mal au Barça. A moins que le club catalan ne décide de profiter de la venue du rival pour fermer enfin les portes qui mènent aux filets défendus par Victor Valdes. Le chiffre Deux records pourraient tomber ce soir Ce soir, deux nouveaux records pourraient tomber dans l'escarcelle des deux stars de ce clasico. Avec 17 buts face au Real Madrid, Lionel Messi n'est qu'à une unité du meilleur buteur de l'histoire des confrontations Barça-Real, le légendaire Alfredo Di Stefano (18 buts). Cristiano Ronaldo avec «seulement» 10 unités est encore loin du duo de tête. Mais malgré tout, l'international portugais possède un avantage de taille. Lors des 5 derniers clasicos joués sur la pelouse du Camp Nou, Cristiano Ronaldo a marqué à chaque fois. Il s'est même permis de planter un doublé lors de la 7e journée de la Liga sur la pelouse catalane (2-2) portant son total à 6 buts consécutifs en Catalogne. Une sacrée performance quand on sait que le grand Alfredo Di Stefano n'est parvenu à scorer que 5 fois au Camp Nou. Marquer lors d'un sixième match consécutif en déplacement lors d'un clasico serait un record dans l'histoire des confrontations entre les deux clubs. L'aveu Mourinho : «Pas de bon moment pour jouer le Barça» «Il n'y a pas de bon moment quand deux grandes équipes s'affrontent. Le Barça est toujours un rival très important. De ce point de vue, le moment du match importe peu», a-t-il déclaré lors d'une très courte conférence de presse. Le FC Barcelone a pourtant été battu mercredi dernier par l'AC Milan (0-2) en Ligue des champions. Mourinho a également indiqué qu'il ne savait pas encore quelle équipe il alignerait au Camp Nou : «D'habitude, je le sais, mais je ne le dis pas. Là, je ne le sais pas encore». Tout juste a-t-il précisé que Xabi Alonso et Benzema, convalescents, étaient «aptes à jouer». Et tandis que l'entraîneur-adjoint catalan a critiqué le choix de l'arbitre de cette rencontre, qu'il juge défavorable au Barça, le Special One a répondu : «Je préfère retenir les leçons de fair-play du Barça, ces moments où il assure ne pas parler de l'arbitrage, où il ne met pas la pression sur les arbitres et où il joue tellement bien». La crainte Roura redoute l'arbitre Barcelone n'est pas serein à l'idée de voir Undiano Mallenco arbitrer sa demi-finale retour face au Real Madrid ce mardi. Comme le recense le Mundo Deportivo, le club catalan perd plus souvent lors des clasicos avec cet arbitre espagnol, la probabilité d'une défaite passant de 8 % à 21 %. En conférence de presse, hier, lundi, Jordi Roura a rappelé que Mallenco était au sifflet lors de la finale de Coupe du Roi perdue en 2011 par les Blaugranas... face au Real (0-1). «Il est clair que nos résultats sont moins bons avec cet arbitre, a confirmé l'entraîneur- adjoint de Tito Vilanova. On a en mémoire sa grande indulgence lors de cette finale il y a deux ans. Mais ce ne sont que des statistiques. Le principal adversaire, c'est le Real.»
