Débrayage - Les travailleurs des corps communs, sont aujourd'hui à leur troisième et dernier jour de protestation. Cependant, ils comptent remettre cela le 15 avril, et pour encore trois jours, au cas où le ministère de tutelle continuerait de faire la sourde oreille. «Les membres de la coordination nationale des corps communs vont entamer demain une réunion pour trancher», nous a affirmé, ce matin, le coordinateur national des corps communs, affilié à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Mounir Bitraoui. «Sans les travailleurs des corps communs, les médecins, les chirurgiens sont incapables d'accomplir leur devoir dans les hôpitaux», a-t-il tenu à ajouter. «Certains parmi nous, a déploré notre interlocuteur, ont été victimes de contagion, alors qu'ils ne bénéficient même pas de prime. Nous sommes chaque jour à l'hôpital, comment voulez-vous que nous soyons à l'abri d'une éventuelle contamination comme tous les autres ?». Les corps communs de la santé, regroupant les agents de sécurité, les plombiers, les électriciens, les chauffeurs, le corps administratif, les femmes de ménage, qui sont en grève depuis lundi, revendiquent une augmentation de salaire, l'application de la prime de contagion et enfin la régularisation des contractuels et des vacataires pour leur permettre d'exercer dignement leur métier. «Des vacataires diplômés continuent de percevoir un salaire dérisoire de 9 000 DA», a déploré , pour sa part, le secrétaire général de la section syndicale du corps commun du CHU Mustapha-Pacha, Ahmed Terrak rencontré ce matin dans l'enceinte de cet établissement. Pis, ajoute t-il : «Des employés diplômés, toutes catégories confondues, ayant cumulé 25 ans de service, touchent un salaire qui ne dépasse même pas les 18 000 DA ! Comment des pères de familles peuvent-ils vivre dans ces conditions ?» Au sujet de la principale revendication liée à la prime de contagion, ce syndicaliste nous a expliqué que l'ancien ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, avait donné son accord de principe pour régler ce problème, mais sans suite. Il rappellera que la dernière grève des corps communs observée en octobre 2012 a été gelée par les syndicats qui sont entrés en négociations avec l'ancien ministre en mars 2012. Cela dit, selon notre interlocuteur, l'actuel ministre de la Santé n'a pas tenu compte de cette décision prise par l'ancien responsable du secteur. «Le taux de suivi de la grève a atteint les 90 % au niveau national», a affirmé, en outre, M. Terrak. Dans le grand hôpital d'Alger Centre, le CHU Mustapha-Pacha, ce sit-in a été ponctué par une marche des grévistes qui scandaient des slogans accusant la tutelle d'être restée insensible. «Non à la marginalisation des corps communs», lit-on sur une grande banderole. Contrefaçon : 30 milliards de DA de perte L'absence d'un réseau national de distribution de marchés a favorisé la prolifération de la contrefaçon engendrant un manque à gagner pour l'économie nationale estimé à 30 milliards de dinars par an. C'est ce qu'a déclaré, hier, le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). M Boulanouar précisera en effet que le taux de réalisation de ce réseau de distribution de marchés est estimé seulement à 20 % . Il s'agit, dans ce dit programme, de l'ouverture de 30 marchés de gros , 80 marchés de détail et 1 000 marchés de proximité. Le but est d'améliorer la qualité de vie des citoyens mais aussi, de lutter contre le marché informel. Pour lui la non coordination entre les départements du gouvernement, la non implication des banques dans les actes d'investissements, et l'incapacité des collectivités locales sont les raisons pour lesquelles ce programme n'a pas été finalisé. Cette situation a encouragé la prolifération du marché noir. «Plus de 50 % des produits alimentaires, 60 % du tabac et 40 % des cosmétiques passent par le marché informel». Plus d'un million de «commerçants» activent illicitement dans les 1 500 points de vente informels au niveau national .Différents volets inhérents à l'activité commerciale dans les marchés de détail et de gros ont été évoqués lors de cette rencontre par M.Boulanouar. A propos du contrôle de la qualité, il revient sur l'affaire du riz périmé retrouvé récemment sur le marché de gros de Semmar précisant que plus de 50 000 tonnes de produits avariés sont vendus par an aux consommateurs. Outre le problème des produits alimentaire non contrôlés, il mettra le doigt sur plusieurs anomalies notamment, les prix , et l'emballage qui ne répond pas aux normes de la qualité, l'absence des marchés de proximité et le problème des marchés de gros non réglementés. Le plus grand point de vente est le marché de Semmar qui n'est pas contrôlé. Ce marché qu'il qualifié d'«anarchique» doit être fermé par les autorités et les commerçants doivent être transférés au marché du Caroubier qui est fermé depuis 2002». Toute somme d'argent non contrôlé représente un danger pour l'économie nationale et pour le consommateur.