Réinsuffler à la capitale la vie palpitante qui l'animait jadis la nuit, est le vœu de tout un chacun. Les commerçants prennent les devants et donnent l'exemple en décidant de reprendre l'activité nocturne. Mais pour cela, ils ont besoin du soutien des autorités qui doivent assurer l'éclairage et la sécurité. Le transport aussi devra suivre. S'exprimant hier lors d'une conférence de presse à Alger, le secrétaire général de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Boulanouar, a appelé les pouvoirs publics à réunir les conditions nécessaires au succès de l'ouverture des magasins commerciaux la nuit. «Les moyens de transport, la sécurité et l'éclairage sont autant de facteurs qui encourageront les commerçants à ouvrir leurs magasins la nuit», a-t-il souligné. De même le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales doit s'impliquer pour encourager certaines institutions comme les bureaux de poste, l'état civil, les banques à ouvrir la nuit, ce qui favorise le climat aussi bien pour les citoyens que pour les commerçants. Outre le cinéma et le théâtre, les services sociaux et culturels communaux sont également appelés à organiser des activités culturelles nocturnes pour attirer et inciter la population à sortir la nuit et créer une ambiance dans la société, ce qui rendra nos villes plus vivantes. «Les commerçants sont tous d'accord pour travailler la nuit mais nous n'avons reçu aucune instruction officielle pour le démarrage de cette activité, ni du ministère du Commerce ni de l'Intérieur et des Collectivités locale», a ajouté l'orateur. Cependant, ajoute-t-il, «les citoyens peuvent désormais sortir la nuit pour faire leur shopping, cela crée une demande en plus et incitera d'autres commerçants à faire de même». Ainsi, ce sera un grand soulagement pour les travailleurs qui n'ont pas le temps de faire leurs achats pendant la journée et également pour beaucoup de familles de profiter de la vie nocturne. Cette opération devrait être lancée d'abord dans les grandes villes du pays notamment, Alger, Oran, Constantine et Annaba pour faire tache d'huile et s'étendre ainsi à d'autres villes du pays. De même elle concernera dans un premier temps, certaines activités indispensables pour les citoyens, tels les cybercafés, les restaurants et les cafétérias, dont la quasi-totalité est actuellement fermée, même en pleine capitale, à partir de 19 heures, a-t-il fait remarquer. Cette opération touche particulièrement et dans un premier temps les commerçants qui n'ont pas de problème de transport, en tout cas, cela ne peut être que rentable à leur commerce, a ajouté le porte-parole de l'UGCAA. Evoquant les avantages liés à ce genre de commerce, le conférencier dira que la prolongation des activités permet de créer de l'emploi et d'attirer les touristes qui ne veulent pas passer leurs nuits dans des hôtels. «L'Algérie compte environ 1,6 million de commerçants qui emploient au moins une personne». Que des avantages Le prolongement des activités commerciales la nuit sera susceptible de créer de nouveaux postes d'emploi et donc de résorber le taux de chômage actuel en Algérie. Le commerce nocturne est également un nouveau souffle pour les Algériens qui ont vécu des années de terrorisme et dont les séquelles, principalement, la peur et l'anxiété ne sont pas encore effacées. Pour ce faire, l'UGCAA propose la création d'une commission de suivi regroupant les représentants des ministères des Collectivités locales, de l'Industrie, du Commerce et de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire ainsi que celui du Travail, chargée de réguler cette activité.