Exaltation - L'ensemble a suscité la considération et le respect de l'assistance qui s'est levée pour la solennité de l'instant. Les Chœurs de l'Armée rouge de Russie ont donné un récital, hier, au Théâtre du Casif à Sidi Fredj (Alger), dans une atmosphère marquée par la détermination et la fermeté du chant martial et l'agilité et la grande souplesse des éléments de l'unité de danse. Pour leur premier passage en Algérie, les Chœurs de l'Armée rouge de Russie ont honoré ce haut lieu de l'histoire, faisant résonner leurs voix claironnantes dans leur tessiture, leur ampleur et leur intensité. Un mélange de chansons patriotiques et folkloriques a fait l'essentiel d'un programme savamment choisi, exécuté dans la joie d'offrir au public algérien quelques saveurs du patrimoine slave et les parfums caucasiens d'une tradition culturelle aux allures strictes qui se perpétue à travers les générations. Sous la direction du Général Viktor Eliseev, les 61 éléments, entre vocalistes et musiciens, de la troupe, ont débuté par les Hymnes nationaux de la Fédération de Russie et d'Algérie, suscitant la considération et le respect de l'assistance qui s'est levée pour la solennité de l'instant. «Nous avons réduit l'effectif de la formation pour l'adapter à la scène du Casif», a déclaré à l'APS Viktor Eliseev, avant d'ajouter : «Nous sommes donc présents en Algérie avec 40 vocalistes, 21 musiciens et 14 danseurs.» Les pièces Katioucha, Nachastrana, Bella ciao, Le Chant de la libération et Le Jour de la victoire ont notamment créé de l'entrain au sein d'un public conquis. La chanson algérienne Chhilet laayani a été interprétée avec brio et dans le respect de ses intonations par Natalya Kurganskaya avant d'apprécier en musique les tubes de Cheb Khaled C'est la vie et Aïcha dans une écriture arrangée pour balalaïka, un instrument de musique à cordes russe présentant une caisse triangulaire et se déclinant en 6 tailles différentes de la plus aiguë et donc la plus petite, à la plus grave, dotée de la plus grande taille. Alexei Dmitriev, un des choristes du corps de la formation, a fait part de son admiration pour Cheb Khaled. Faisant preuve d'une grande aptitude physique, les ballerines et leurs partenaires ont brillé d'agilité et de finesse, répondant aux envolées du bayan (accordéon russe) et enfilant successivement plusieurs costumes aux couleurs variées pour illustrer, sourire aux lèvres, les différents tableaux présentés dont Les Cosaques et La Nuit des marins. Les lumières vives et bien épandues ont également donné de l'éclat au spectacle. - Créés en 1928 pour exalter l'idéal révolutionnaire du pays, les Chœurs de l'Armée rouge étaient constitués à leur début de 12 soldats-choristes dirigés par Aleksandr Aleksandrov. En 1933, encore sous l'appellation d'«Ensemble vocal de l'Armée rouge», la formation a atteint les 300 adhérents, répartis en trois unités : un chœur masculin, un orchestre et une troupe de danse. Consacrés par décret de la Fédération de Russie en 1973, les Chœurs de l'Armée rouge ont depuis, sillonné le monde, les grandes capitales en particulier. Organisé dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie par l'Office national de la culture et de l'information (Onci), en collaboration avec la Télévision et la Radio algériennes, la représentation des Chœurs de l'Armée rouge russe se poursuivra jusqu'à demain mercredi au Théâtre du Casif à Sidi Fredj.