Les deux facteurs à incriminer dans cette hécatombe sont le manque de sommeil et de self-control. Si le premier induit un manque de concentration, le deuxième a pour conséquence un excès de vitesse fatal. Dès lors, il n'est pas surprenant d'apprendre que la plupart des accidents surviennent juste avant le f'tour. Près de 200 morts sur les routes sont signalés depuis le premier jour du ramadan et plus de 1 600 blessés. Pressés de rentrer chez eux à l'approche de la rupture du jeûne, certains automobilistes appuient sur le champignon, quitte à mourir ou à tuer. Résultat des courses : des sinistres souvent mortels. 98 personnes ont trouvé la mort et 1 195 ont été blessées dans 677 accidents de la circulation routière survenus durant la période allant du 9 au 15 juillet, a indiqué la Gendarmerie nationale dans un communiqué. Ce bilan ajouté à celui dressé par la Direction générale de la Sûreté nationale faisant état de 102 morts et 400 blessés, à travers 33 wilayas seulement donne un total de près de 200 morts et plus de 1 600 blessés au niveau national. Une véritable hécatombe en ce début de ramadan. Ces accidents de la circulation se sont pour la plupart produits entre 18h et 19h 30, soit à l'approche de l'iftar. «La majorité des chauffeurs algériens sont trop nerveux au volant», nous dit un gendarme que nous avons accosté hier sur l'autoroute menant vers Ben Aknoun. «Une véritable hécatombe, synonyme de terrorisme routier, émanant du facteur humain au premier degré. Un facteur incorrigible dès que l'environnement hostile à la prudence prend le dessus sur le civisme et le respect du code de la route», nous dit le psychologue Abdessalem Merdaci. À ce sujet, notre interlocuteur ajoute que «le jeûne, le manque de sommeil et la précipitation, développent une nervosité chez les conducteurs qui butent, souvent sur des situations fâcheuses et qui, au bout du ‘'rallye'', imputent le sinistre au ‘'mektoub''. C'est dire que la prudence et la vigilance sont de mise durant ce mois sacré». Le ramadan n'est qu'à son début, et malgré les multiples dispositifs de sécurité mis en place par la GN et la DGSN pour prévenir les accidents, «les Algériens, une fois au volant, défient toutes les lois, y compris celles liées au respect de la vie des autres», nous dit un automobiliste qui a été percuté par un autre conducteur sur le tronçon de l'autoroute de Ben Aknoun. Jusqu'à hier, Ce sont les wilayas de Sétif, d'Alger, de Mascara, d'Aïn Témouchent, de Biskra, de Bouira, de Djelfa, de Blida, de Naâma, d'Illizi, de Batna et de Mila qui ont enregistré des taux élevés de décès et de blessés et détiennent par ricochet la palme des wilayas qui ont été durement endeuillées. Un autre pic d'accidents est enregistré par ailleurs après l'Iftar, selon nos sources «en raison de l'afflux massif des familles vers les plages, les mosquées, les parcs et les différents lieux de veillées nocturnes. Les wilayas les plus concernées par ces accidents nocturnes sont Alger, Tipasa, Batna, Mascara, Aïn Defla, Chlef, Relizane, Tlemcen et Oran. «Partant du principe que les veillées de ce mois de ramadan sont trop courtes, les conducteurs ne voulant pas manquer les bienfaits des soirées et le s'hour, appuient souvent sur l'accélérateur», nous dit également un élément des services de la GN, chargé de la protection routière.