Protesta - Depuis déjà deux semaines, les clients d'Express mail service (EMS), une filiale d'Algérie Poste, ne reçoivent plus leur courrier Cette «sanction» fait suite à une grève observée par les travailleurs depuis le 11 juillet dernier pour revendiquer l'alignement de leurs salaires et avantages sur les employés de la société mère, à savoir Algérie Poste et l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, nous a indiqué hier le secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise. «Les travailleurs d'EMS sont entrés en grève le 11 juillet pour demander une amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et contester le silence de la direction générale qui refuse le dialogue», nous a fait savoir Abdelhakim Aoudia. Il nous a précisé que les employés d'EMS étaient déterminés à poursuivre la grève jusqu'à satisfaction de leurs revendications. M. Aoudia a expliqué que ces revendications portaient notamment «sur le droit du personnel d'EMS de bénéficier de la nouvelle convention collective d'Algérie Poste, l'entreprise mère, ainsi que l'application des décisions relatives à l'avancement des grades et des positionnements». Il nous a également souligné la nécessité de régulariser la situation des contractuels qui représentent plus de 25% de l'effectif global des travailleurs d'EMS au nombre de 55 sur un effectif de 200 employés. Le personnel d'EMS revendique, par ailleurs, des précisions sur la convention de partenariat qui lie l'entreprise à la société transnationale de transport express du courrier, DHL. «La nouvelle convention avec notre concurrent DHL est le début d'une privatisation programmée. Une garantie doit être donnée pour préserver nos emplois», nous a également précisé le secrétaire général de la section syndicale d'EMS affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Les travailleurs, a-t-il dit, ignorent tout sur la situation financière de leur entreprise et sur le partenariat avec DHL. Lors d'un point de presse donné hier, le P-DG de cette entreprise, Noureddine Boufenara, a qualifié cette grève d'illégale. Il a dit être disposé au dialogue à condition que les grévistes reprennent leur travail en refusant de reconnaître le syndicat représentant les travailleurs. «Nous sommes ouvert au dialogue avec le personnel en arrêt de travail à n'importe quel moment», a-t-il indiqué. «Depuis le 11 juillet, l'administration générale de l'entreprise n'avait reçu aucun préavis de grève ni demande d'entrevue concernant les revendications des travailleurs», a-t-il ajouté. «Il n'y a pas de section syndicale à ma connaissance», a-t-il déclaré, en précisant que «depuis la création de notre filiale, en 2011, en tant que premier responsable de l'entreprise je n'ai jamais eu connaissance de l'élection d'une quelconque section syndicale de l'entreprise». M. Boufenara, a souligné que «seuls 30 employés sur les 141, que compte l'entreprise, observent un arrêt de travail pour réclamer une prime de 30 000 DA à l'instar des employés d'Algérie Poste leur ex-employeur». Ne reconnaissant pas leur mouvement de grève, l'administration a adressé aux grévistes des mises en demeure. Concernant l'augmentation de salaire, M. Boufenara a expliqué que «toute augmentation des rémunérations doit être justifiée par des résultats et un rendement». Pour ce qui est du partenariat d'EMS avec la société internationale DHL, il a assuré que «ce partenariat est de droit algérien et porte sur un échange de services sans exclusivité». Il a ajouté : «Notre entreprise se charge de distribuer le courrier de DHL en Algérie, alors que DHL distribue le courrier de l'EMS à l'international».