Annonce n Les travaux de réhabilitation du «Chemin des touristes», serpentant à flanc de rocher Constantine, seront lancés «incessamment», a déclaré à l'APS le directeur du tourisme et de l'artisanat. Confié pour l'étude technique et la réalisation à un groupement français de droit algérien (CAN-Algérie), le dossier relatif à cette réhabilitation est en phase «de finalisation des procédures préalables au lancement officiel du chantier». Hacène Lebbad, faisant part de «l'énorme impact touristique de ce projet pour la ville», a souligné que «la réhabilitation du ‘'Chemin des touristes'' figure parmi les projets phare que les autorités locales comptent achever avant 2015, date de la manifestation ‘'Constantine capitale de la culture arabe''». M. Lebbad a, en outre, précisé que «des techniques ultramodernes» seront utilisées pour permettre une «reconstruction exemplaire» de cette œuvre marquante de l'ingénieur-constructeur français, Frédéric Remes, inaugurée en 1895. Le «Chemin des touristes» avait subi, ces dernières décennies, de sérieuses dégradations, a rappelé le même responsable, précisant qu'un vaste plan d'investissement accompagnera le projet de réhabilitation de ce site qui permettra, de l'avis du directeur du tourisme, une «exploitation adéquate et professionnelle de ce lieu mythique». Véritable curiosité de la ville des Ponts, accroché à flanc de rocher, en contrebas des gorges du Rummel, le «Chemin des touristes» est long de 2,5 km pour 1,5 m de large. Le sentier permet de suivre le fond des gorges du Rummel sur toute sa longueur. Fermé aux visiteurs depuis 1958, le «Chemin des touristes» est un site fabuleux qui risque, par bonheur, de revivre après un demi-siècle de dégradation et d'oubli. Les plus anciens Constantinois, surtout ceux qui ont eu la chance d'emprunter un jour ce sentier, tout comme les plus jeunes d'ailleurs, se félicitent en effet d'apprendre que sa réhabilitation est de nouveau à l'ordre du jour dans le cadre des grands aménagements en cours dans la ville du vieux Rocher. «C'étaient une curiosité et une attraction extraordinaire que de visiter ces gorges immenses, en abordant le site par le lit de l'oued Rummel, au fond du Rimis», comme disent les Constantinois pour désigner le précipice qui enserre, en fer à cheval, la vieille ville sur 2,5 km. Le mot «Rimis» tient son origine, dit-on, de la déformation de «Frédéric Rémès», le nom de l'ingénieur des Ponts et chaussées qui a conçu et réalisé, entre 1843 et 1895, le «Chemin des touristes», un sentier accroché à la paroi de l'imposante muraille rocheuse de 30 à 50 m au-dessus du lit de l'oued, et jusqu'à plus de 100 m en dessous du bord du précipice. Large de 1,5 m à peine, il longe la rive droite du Rummel, taillé sur la corniche ou porté en encorbellements. «L'abandon de ce chemin, fermé à la suite des crues exceptionnelles qui avaient endommagé, en 1958, la piscine César, l'une des haltes les plus prisées jadis par les promeneurs, a été malheureusement suivie d'atteintes graves et continuelles à l'intégrité du site enchanteur», selon les historiens. «Ce dernier a fini par être défiguré, souillé aujourd'hui par les amas de détritus déversés quotidiennement dans ses espaces verts et ses jardins suspendus, autrefois bien entretenus par la commune, mais qui cèdent maintenant la place aux mauvaises herbes et autres immondices», a-t-on déploré. R. L. / APS