La 7e édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA) s'ouvrira, demain, lundi, au Centre des conventions Mohamed-Ben-Ahmed d'Oran, avec la projection du premier film de l'Algérie indépendante Une si jeune paix de Jacques Charby, réalisé en 1964. Premier long-métrage de fiction produit en Algérie à l'indépendance, ce film aborde un des problèmes les plus préoccupants au lendemain de la guerre : celui de l'enfance. Les enfants, la liberté retrouvée, ne savent pas encore jouer «à la paix», ils jouent tout naturellement «à la guerre». Plongée tendre et cruelle dans le monde de l'enfance, ce récit reste assez universel, et il s'agissait vraiment d'un début plein de promesses pour le cinéma algérien. Il fut interprété par des acteurs en herbe eux-mêmes orphelins et mutilés à l'image du jeune interprète principal Mustapha Belaïd, mais à la gouaille inimitable. Une si jeune paix est un fragment de l'œuvre de Jacques Charby, comédien et militant anticolonialiste disparu en 2006. Celui-ci, au-delà de la beauté de ses images noir et blanc, nous offre un magnifique réquisitoire antifasciste. A moins de quatre jours du début de la compétition, le comité d'organisation du FOFA a publié sur son site officiel, toutes les informations concernant cette manifestation, désormais ancrée dans le paysage culturel de la ville d'Oran. Le jury de la catégorie «longs métrages», présidé par le cinéaste algérien Ahmed Rachedi, aura à juger les qualités techniques, esthétiques et artistiques de 13 films dont deux réalisés par de jeunes Algériens, C'est dans la boîte de Djamil Beloucif et Jours de cendres de Amar Si Fodil. Cette 7e édition du FOFA rendra hommage au réalisateur algérien Ahmed Rachedi, à l'actrice égyptienne Leila Taher, ainsi qu'au comédien syrien Assad Fadha. R. C. / APS