L'incompréhension des uns et l'hostilité délibérément affichée par les autres, notamment de la part des médias, «ghettoïsent» le festival. Dès lundi, la deuxième ville du pays, Oran, sera la capitale du film arabe et ce, dans le cadre de la 7e édition du Festival d'Oran du film arabe, le Fofa. Celle-ci s'étalera du 23 jusqu'à la fin du mois en cours. Cette rencontre représente l'unique événement de cette ampleur exclusivement consacré aux productions cinématographiques arabes représentant cette fois-ci 14 pays. Dans cette édition, 14 longs métrages, 18 courts métrages et 6 films-documentaires sont en compétition qui sera sanctionnée par différents prix. Les membres du jury des films du long métrage seront guidés par le réalisateur algérien Ahmed Rachedi. Il sera assisté par Carmen Loubos, (actrice libanaise), Amal Bouchoucha (actrice algérienne), Hassan Kechach, (acteur algérien), Anne-Marie Jacir, (scénariste, réalisatrice et productrice palestinienne) et Hatem Ali, (critique et homme de lettres algérien). Pour le court métrage, on annonce vaniteusement la présence d'une grosse pointure dans le cinéma universel à savoir Alice Kharoubi, directrice du pavillon court métrage dans le marché du film au Festival de Cannes. Le même jury comprend le plasticien et écrivain Karim Sergoua et la comédienne algérienne Samia Mezaïne. L'Algérie sera représentée par les films longs métrages intitulés C'est dans la boîte de Djamil Beloucif et Jours de cendre d'Amar Si Fodil. Le premier film met en relief l'apport des habitants d'un quartier en pleine rénovation urbaine. Des jeunes déracinés, contraints d'abandonner leur quartier d'enfance pour un autre dont ils ne connaissent absolument rien. Un film-documentaire en lice pour le Festival du film arabe d'Oran, est déjà programmé à La Réunion, au Festival du film africain et des îles, du 02 au 06 octobre, et en Espagne, pour le festival du cinéma africain de Cordoue, du 11 au 19 octobre. Le second, Jours de cendre, est un polar dont les séquences se déroulent à Alger: quatre héros aux destins dramatiques. Amir, un affairiste, Fatma, une jeune étudiante à la recherche d'un emploi, Ali et Mohand qui squattent un hangar dans la banlieue d'Alger. Des trajectoires qui se croiseront dans un scénario tissé à partir d'une histoire de délinquance et de violence. Dans la catégorie des courts métrages, l'Algérie est présente en force. Elle prendra part avec six productions à savoir Square Port-Saïd, de Faouzi Boudjemai, Gandoura blanche, d'Akram Zaghba, Les Jours d'avant, de Karim Moussaoui, et Vision, de Farouk Beloufa. En plus des projections prévues durant cette 7e édition, le programme du FOFA contient plusieurs cycles de conférences-débats sur des sujets ayant trait au 7e art arabe, comme celle devant axer sur «l'importance des festivals de cinéma dans le développement de l'image» Il s'agit là d'une étude de Hayet Benkara, Canadienne d'origine algérienne. Des ateliers sont prévus. Sous le thème générique «Un film, un métier», une équipe de professionnels expliquera les dessous des métiers du cinéma aux professionnels du festival et, en parallèle, sera, également, organisé un «atelier enfants» animé par des jeunes réalisateurs et supervisé par le comédien Abdelkader Djeriou du théâtre de Sidi-Bel-Abbès qui offrira une initiation aux jeunes à la réalisation de courts-métrages. La Tunisie, la Mauritanie, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le Qatar, l'Arabie Saoudite, le Bahreïn, l'Irak, le Koweït, la Palestine, la Jordanie, le Liban et le Maroc, habitués de ce festival, ont déjà confirmé leur participation. L'événement se veut être tant bien que mal un carrefour important du 7e art arabe. Hélas, l'incompréhension des uns et l'hostilité délibérément affichée par les autres, notamment de la part de la presse écrite ghettoïsent le festival d'année en année. Ses promoteurs se contentent d'organiser le festival dans le seul but de marquer l'événement tandis que les hommes des médias, notamment ceux d'Oran cernent de tous les côtés les lacunes de la rencontre, une manière de le discréditer sans plus. La dernière rencontre de presse organisée à l'effet d'annoncer le programme du festival a été révélatrice d'une telle évidence, les journalistes présents ont focalisé leurs interrogations autour des sujets tout aussi futiles. Une page Facebook a même été créée laquelle comprend la dénonciation du festival.