Racisme n «Toi et tes enfants, vous êtes bons pour le four »... Ils ont longtemps cru que le parti qui les a accueillis n'est pas raciste. Mais ils ont fini par se rendre à l'évidence : le FN ne s'intéresse aux Français d'origine étrangère que quand il s'agit de glaner des voix à même de lui permettre d'arriver au pouvoir. Ils, ce sont ces Franco-Algériens ou Français d'origine algérienne qui ont été promus à des postes de responsabilité au sein de la formation frontiste ou investis pour défendre ses couleurs lors des joutes électorales et qui n'ont pas tardé à claquer la porte en découvrant le véritable visage de Le Pen et de ses adeptes. Ce fut le cas, notamment, de Soraya Djebour, première femme musulmane élue au Conseil régional d'Ile-de-France en 1986 sous l'étiquette FN. Après avoir longtemps marché sur les traces de son père, Ahmed Djebour, elle a décidé de quitter le parti Lepéniste le 22 mai 1989 en raison du «climat islamophobe» qui y régnait. Autre Français d'origine algérienne à avoir quitté le FN avec fracas, Farid Smahi. Ce fils d'un ancien combattant algérien ayant servi dans l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale a fait partie, des années durant, des instances dirigeantes de la formation d'extrême droite. Il a été également élu conseiller régional d'Ile-de-France de 1998 à 2004. Mais un beau jour de janvier 2011, l'ancien membre de l'équipe française de water-polo s'est retrouvé expulsé du parti lors du congrès de Tours pour s'en être pris à Marine Le Pen. «J'en ai marre d'être le bougnoule de service», a-t-il alors réagi devant des journalistes médusés. Il y a quelques semaines encore, une jeune mère de famille d'origine algérienne, tête de liste FN à Saint-Alban, une commune de 6 000 habitants située au nord de Toulouse, a retiré sa candidature tout en dénonçant les propos racistes véhiculés par certains militants de son désormais ex-parti. Nadia Portheault née Djelida, qui a révélé s'être «sincèrement engagée au FN il y a un an, séduite par le discours de rassemblement de Marine Le Pen», n'y est pas allée par trente-six chemins pour s'élever contre les attaques dont elle a fait l'objet au sujet de ses origines algériennes, avec notamment des «blagues vaseuses sur les Arabes». «Je voulais être candidate sous mon nom de jeune fille : Djelida. On m'a vivement conseillé de privilégier mon nom d'épouse, allant même jusqu'à me dire que mon prénom était déjà presque un handicap», a expliqué la jeune femme de 26 ans. Et d'ajouter qu'un cadre du parti est allé jusqu'à lui dire : «Toi et tes enfants, vous êtes bons pour le four.» Sans commentaire... K. I.