Récital - Le coup d'envoi du 7e Festival de la musique andalouse Sanaâ a été donné, jeudi, à la salle Ibn Zeydoun. A cette occasion, un vibrant hommage a été rendu à Sadek El-Bejaoui, disparu en 1995, qui reste l'une des figures emblématiques de la musique andalouse, une référence de la musique algérienne pour avoir laissé plus de 250 œuvres, dans les genres andalou, chaâbi ou hawzi, mais surtout pour son travail de formation et de transmission de son art. La soirée d'ouverture a été marquée d'abord par la projection d'un film documentaire sur le parcours de Sadek El-Bejaoui. Ensuite, elle a été marquée par le passage sur scène de deux associations versées dans la sauvegarde de la musique andalouse. Ces deux formations, à savoir «El-Djazaïria el-Mossilia» d'Alger et «Les amis de Cheikh Sadek El-Bejaoui» de Béjaïa ont, tour à tour, offert au public, un récital de musique andalouse. C'est donc dans une ambiance à la fois silencieuse et savoureuse que le public – il était essentiellement composé de connaisseurs et d'adeptes inconditionnels de ce genre musical – prêtait une ouïe attentive aux sonorités savantes, élégantes et raffinées. L'assistance était à la fois nombreuse et passionnée. La première a interprété la nouba h'ssine, alors que la seconde, portée par des voix féminines dont celle de la petite fille de l'artiste, a gratifié le public de la nouba raml maya. Ce récital comprenait également des compositions du maître, telles que Ya zouar Béjaïa (visiteurs de Béjaïa). D'où l'hommage à ce maître incontesté de la musique andalouse, auteur, compositeur, musicien et chanteur, celui qui a participé à la diffusion de la musique algérienne depuis les années 1930, et qui, au lendemain de l'indépendance, a contribué à la création du conservatoire de musique de Béjaïa où il a formé plusieurs générations d'artistes pendant plus de 30 ans. Le choix de ces deux association n'est certainement pas gratuit et encore moins fortuit. «El-Djazaïria el-Mossilia» a accueilli Sadek El-Bejaoui en 1933, quant à l'association «Les amis de Cheikh Sadek El-Bejaoui», elle revendique son héritage et son appartenance à l'école «Sadek-El-Bejaoui», donc elle est directement issue. Notons que cette 7e édition du Festival de la musique andalouse Sanaâ dont l'objectif est de valoriser et de promouvoir la musique andalouse, mettra en valeur les talents de nombreuses associations musicales des wilayas du centre du pays, toutes rattachées à l'école d'Alger appelée Sanaâ. Le programme de ce 7e festival prévoit, outre les récitals, deux conférences à l'Institut national supérieur de musique (Insm) sur les «différences et similitudes entre l'école de Tlemcen et celle d'Alger» et sur «Sadek El-Bejaoui, grand maître de la musique classique algérienne».