«Et si l'un d'entre nous entreprend de réaliser quelque chose, alors qu'il le fasse avec un grand soin !» Le Prophète Mohammed) (QSSSL). S'il faut absolument choisir deux qualités essentielles au maintien et à l'essor d'une nation, alors ce doit être le civisme et le travail bien fait, bien que le deuxième fasse aussi partie du premier, en ce sens que celui qui soigne son travail, manifeste en cela tout le respect qu'il témoigne aux autres et à lui-même. Il fut un temps où nous étions comme cela, avant la fausse richesse et la suffisance. Nous étions réputés pour avoir la plus belle datte du monde, la deglet nour, l'une des plus belles espèces de blé dur, le gamh edhehba, les plus beaux agrumes, comme la clémentine qui est née chez nous, à Misserghine, nous élevions une espèce de mouton d'une race très pure et d'un excellent rapport viande-laine, notre miel, notre huile d'olive, nos fromages traditionnels, nos conserves, nos viandes séchées et nos couscous étaient recherchés hors de nos frontières. Le burnous algérien était réputé pour sa légèreté et sa parfaite imperméabilité. Le tapis nemouchi se vendait dans les grandes manifestations internationales. La dinanderie de Tlemcen, d'Alger et de Constantine était de l'art. Les bijoux en argent de Kabylie, des Aurès et du Hoggar avaient une renommée mondiale. Le travail du cuir du Grand-Sud frisait la perfection. Les graveurs sur marbre de Guemmar étaient des artistes. Les maçons de Sidi Bel Abbes travaillaient aux quatre coins du pays, les restaurateurs de Constantine étaient sollicités pour préparer les repas de noces et leurs plats embaumaient la ville d'un délicieux fumet. Les Algériens savaient faire de belles choses, avec amour et finesse. Depuis les instruments de musique traditionnels jusqu'aux selles arabes, en passant par la coutellerie, la poterie et jusqu'aux réseaux très complexes d'irrigation des palmeraies dont la science remonte à des millénaires. Aujourd'hui, nous savons consommer et semer nos ordures aux quatre vents. Notre maçon ne sait même plus se servir d'un fil à plomb et nos politiciens ignorent ce qu'est un budget d'équipement.