Au vu de l'état où se trouvent les urgences de nos hôpitaux, il aurait fallu, un jour ou l'autre, que les choses changent. Une opération pilote qui sera lancée au CHU Mustapha-Pacha, vise à améliorer la prise en charge des malades et le fonctionnement de cette importante structure dans la chaîne hospitalière. Il y aura, par exemple, un médecin d'accueil et d'orientation des malades et une mobilisation des moyens à même d'assurer le bon fonctionnement des urgences. C'est ce qu'a annoncé depuis Oran hier samedi, son directeur général, ajoutant qu'elle s'effectuait en collaboration avec le groupe international Général Electric. «Cette opération, initiée par la tutelle, a pour but d'améliorer la prise en charge des malades dans ce milieu hospitalier appelé à prodiguer des soins de façon rapide et efficace», a tenu à indiquer Hachemi Chaouch dans une déclaration à l'APS en marge de la deuxième et dernière journée du séminaire national sur «Les urgences médico-chirurgicales». Le groupe multinational, chargé de cette mission, prévoit la réorganisation des services des urgences du CHU Mustapha-Pacha «afin de prendre en charge les malades et les blessés de manière efficace et idoine et les dispatcher, si nécessaire, vers les autres services de soins appropriés dans les meilleures conditions», a-t-il ajouté. L'opération envisage également la désignation d'un médecin d'accueil et d'orientation et des mécanismes et moyens à même d'assurer le bon fonctionnement des urgences, notamment l'acheminement des malades diagnostiqués pour recevoir des soins. L'opération se déroule en trois étapes, à savoir l'audit de la situation des services des urgences, l'identification des moyens et la réorganisation du travail. La réorganisation des urgences médicales et chirurgicales dans le système sanitaire algérien a fait l'objet d'un large débat à cette rencontre, ouverte vendredi par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Les travaux de la rencontre, étalée sur deux jours, se sont poursuivis en cinq ateliers avec la participation des directeurs de la santé des 48 wilayas et des chefs d'établissements et de centres hospitaliers à travers le territoire national. La normalisation des urgences, les urgences spécifiques, les ressources humaines, la formation, la réglementation et l'hygiène, sont les principaux axes de ces ateliers qui sortiront avec des recommandations. Les mécanismes visant l'amélioration de la qualité de la prise en charge des malades au niveau des urgences et la problématique de l'hygiène en milieu des urgences ont été abordés lors de ces ateliers. La rencontre a abordé également la problématique de la gestion des flux au niveau des urgences et la réorientation des malades dont les cas ne nécessitent pas les soins d'urgence. Inscrit dans le cadre de la réhabilitation du service de santé publique, ce projet, dont le chantier a démarré dernièrement, sera livré en janvier prochain avec un document qui pourrait faire l'objet d'un plan d'action pouvant être généralisé, une fois les résultats jugé probants, a souligné le même responsable. Recommandations Les recommandations ponctuant cette rencontre de deux jours, ont insisté sur la création d'une charte de travail pour ces services qui ont un caractère spécial comme étant le miroir du secteur de la santé et un anneau sensible de la chaîne hospitalière. Cette charte prévoit de déterminer les droits et devoirs des malades et des staffs médicaux pour améliorer le service public dans ces milieux qui enregistrent une tension plus forte que sur les autres services hospitaliers. Les recommandations ont également appelé à encadrer les visites des malades notamment au niveau des services des urgences, à mettre au point la question d'accompagnement des malades en vue de garantir des conditions opportunes au travail et éviter l'anarchie.