Echec ■ Les affrontements sporadiques et récurrents entre groupes de jeunes ont repris de plus belle. Des affrontements sporadiques et récurrents entre groupes de jeunes ont éclaté hier mercredi. A la tombée de la nuit, des groupes de jeunes se sont affrontés en se jetant des pierres et des cocktails Molotov dans les quartiers de Hadj Messaoud et Melika. Déployées en grand nombre, les forces anti-émeute de la police, appuyées par des unités de la gendarmerie nationale, ont été mobilisées pour faire cesser les heurts et sécuriser les différents quartiers de Ghardaïa. Les forces de l'ordre ont dûw utiliser des grenades lacrymogènes pour faire cesser les affrontements dans les quartiers de Hadj Messaoud et Melika avant que les heurts ne s'étendent à d'autres quartiers, notamment le carrefour de Merakchi et la limite administrative entre la commune de Ghardaia et Bounoura où des échauffourées sporadiques sont observées. Deux locaux situés à Hadj Messaoud ont été vandalisés avant d'être incendiés. Une dizaine de blessés légers ont été enregistrés, selon une source médicale de l'hôpital de Ghardaïa. Des affrontements ont également éclaté entre les habitants de Beni Isguen et ceux de Theniat El Makhzen. Le même scénario s'est reproduit mardi dernier où plusieurs personnes ont été blessées et une dizaine de véhicules caillassés dans le quartier de Chaâbat Nichene. En sommes, les événements perdurent et persistent soulevant des questions sur la paix scellés entre les deux antagonistes à la faveur de la visite du Premier ministre récemment. Mais aussi sur l'utilité de l'intervention et l'implication des notables et autres représentants des Chaambas et des Mozabites. La tension demeure très vive dans cette région où la notion du voisinage était jusqu'à passé récent sacré. La situation semble prendre de l'ampleur au vu des hostilités et des affrontements qui ont de nouveau éclaté et se poursuivent depuis trois jours. Pour la majorité des habitants de la vallée, le temps où les deux communautés vécurent dans la quiétude totale est révolu. Et ce n'est pas la radiation des agents de police accusés d'avoir exercé de la violence contre des personnes interpellées lors des ces évènements qui pourra contenir la colère de ces jeunes. Et ce n'est pas non plus la création d'un conseil de sages, un «espace d'arbitrage et de conciliation» qui va contribuer à faire renaître la coexistence harmonieuse et pacifique qui prévalait dans cette wilaya. Le problème est loin de se résumer à un simple différent confessionnel entre le rite ibadite et malékite. Les considérations idéologiques, tribales, voire même historiques n'ont fait qu'attiser une crise socio-économique et politique profonde qui a fait jusque là quatre morts et plusieurs blessés depuis décembre dernier.