Décollage ■ Nous sommes le 12 novembre 1996 à l'aéroport international Indira-Gandhi à New Delhi. La porte de l'Inde. En cette journée d'automne, l'aiguilleur du ciel Vickey Louta arrive pour prendre son service en fin d'après midi. «Il y avait un responsable. Il y avait une personne assise à côté de moi qui m'assistait. Tout était normal», témoigne-t-il. Mais ici, normal ne veut pas dire calme. Cet aéroport est en passe de devenir un des plus encombré du monde. En 1990, le gouvernement indien a signé l'accord dit de «ciel ouvert» avec plusieurs pays. Ce qui a facilité l'accès des compagnies étrangères aux installations aéroportuaires du pays. Et un bon nombre d'entre elles ont profité de cette aubaine. En conséquence : les contrôleurs gèrent plus d'avions que jamais. La politique du ciel ouvert, a fait office de catalyseur au niveau du contrôle. Le volume du trafic aérien est passé de 175 à environ 225 mouvements quotidiens. «Nous travaillons pendant une plage de temps donnée. Qu'il y ait 10 avions qui arrivent à ce moment là ou qu'il y en ait 20 il faut s'en occuper» explique encore l'aiguilleur du ciel. Juste après 18 h, le vol 763 de la Saoudia Arabia Airlines, s'envole vers le soleil couchant. «Trains rentrés, rien à gauche». Le commandant Khalid Al Choubali éloigne de la piste son Boeing 747. Pendant que son copilote, Nazir Kaân, s'occupe des communications radio. Il y a 289 passagers à bord. Beaucoup sont des ouvriers indiens qui retournent travailler au Moyen orient. «Saoudi 763, dès l'envol de la piste 03, contactez le radar 127 décimal 9», annonce la tour de contrôle. Lorsque le vol 763 était sur la piste ses mouvements étaient dirigés et surveillés par un contrôleur aérien installé dans la tour de contrôle de l'aéroport. Peu après le décollage, la tour confie l'avion au contrôle d'approche, en l'occurrence à Vickey Louta qui se trouve lui ailleurs dans l'aéroport. Les contrôleurs d'approche d'Indira-Gandhi guident les appareils dans l'espace aérien au-delà des pistes. Ils assurent le suivi de tous les avions en approche ou en partance dans un rayon de 110 kilomètres. Normalement, le contrôleur d'approche, est responsable des arrivées et des départs. Quand les avions arrivent, il les dirige en toute sécurité et rapidement pour l'approche finale. Ce soir-là Vickey Louta s'occupe de cinq vols. Certains sont des départs, d'autres des arrivées. Il doit veiller à ce que ces avions soient assez éloignés les uns des autres pour des raisons de sécurité. (A suivre...)