20 vols ont été annulés durant les deux premiers jours de protestation menée par les aiguilleurs du ciel algériens dont 12 jeudi, selon une source syndicale qui a fait aussi état de plusieurs heures de retard et de nombreux décalages au départ et à l'arrivée à l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger. Ce sont les conséquences de cette contestation des contrôleurs aériens caractérisée par «une forte perturbation du trafic aérien». En signe de colère contre la non-satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles, les contrôleurs aériens avaient procédé à la mise en application de leur menace de «réguler le trafic aérien». «Il s'agit là d'une simple application de la réglementation régissant le contrôle du trafic aérien», diront des sources syndicales. «En temps normal, le contrôleur fait des efforts supplémentaires et déploie ses propres moyens, notamment le téléphone cellulaire, pour assurer une surveillance rigoureuse du trafic au niveau des trois niveaux de contrôle de l'espace aérien. Pendant cette action de protestation, les contrôleurs ont travaillé selon les normes requises dans la réglementation, ce qui a nettement diminué l'activité». Le syndicat n'écarte pas l'élargissement de cette protestation à d'autres aéroports nationaux en l'absence d'une réponse favorable aux revendications exprimées. «Nous avons tenu une réunion avec la direction générale vendredi dernier à l'aéroport d'Alger mais nous avons constaté que ce sont les mêmes promesses qui se répètent en l'absence de mesures concrètes», souligne le syndicat. Les contrôleurs aériens affirment qu'ils ne pouvaient pas observer une grève pour faire valoir leurs droits. «Nous avons tenu plusieurs réunions de réconciliation avec la direction générale de l'établissement national de navigation aérienne dont la dernière tenue le 27 mars écoulé et qui n'a abouti à aucun terrain d'entente», affirme le syndicat. «L'inspection du travail a refusé de nous remettre le procès-verbal de non-réconciliation, ce qui nous a empêchés de débrayer au risque de considérer notre action comme illégale». Les contrôleurs aériens dénoncent les «intimidations» constatées depuis le début de la protestation à laquelle les travailleurs ont répondu par «une forte mobilisation des contrôleurs, même ceux affiliés à l'UGTA». A travers cette action, le syndicat national du personnel de la circulation aérienne (SNPCA) réclame «la mise aux normes des moyens techniques (radio, téléphonie, radars, système etc.) dont la fréquence des pannes a une incidence directe sur la gestion et du trafic». Le syndicat appelle à l'urgence de la mise aux normes des conditions de travail et d'hygiène, jugée «désastreuses, et honteuses», «la réintégration inconditionnelle de M. Farid Bentouati, responsable de vacation à l'aéroport d'Oran et syndicaliste, licencié injustement et illégalement malgré les différentes injonctions de justice». Sur le volet des revendications sociales, le syndicat exige «le respect de l'accord spécifique SNPCA/ENNA tel qu'il a été renégocié, notamment sur le profil de carrière des personnels de la navigation aérienne et du régime indemnitaire avec une augmentation de 100%». Le SNPCA demande «la révision de la composition du comité de participation pour éliminer ceux qui ont la mainmise sur l'entreprise». Ces revendications seront discutées avec la direction générale de l'ENNA aujourd'hui au cours d'une réunion.