Aberration ■ A Alger, l'Odej gère actuellement 13 Maisons de jeunes qui lui ont été cédées par les municipalités parmi les 75 existantes sur le territoire de la wilaya. C'est ce que nous a révélé M. Djafari Mohamed-Faouzi, chef de service administration, au niveau de l'Odej d'Alger. Il y a lieu de noter que parmi les 75 Maisons de jeunes, plus d'une vingtaine se trouvent toujours sous l'égide de la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL). Cette situation contradictoire dénote, à elle seule, que le décret exécutif n°07/01, portant transformation des centres d'information et d'animation de la jeunesse en offices des établissements de jeunes de wilayas, n'est pas appliqué dans la wilaya d'Alger. Evoquant le cas de ces établissements appelés centre culturels, et qui relèvent du patrimoine communal, Mr Djafari nous a dit : «On nous a demandé de négocier avec les municipalités pour qu'elles cèdent ces centres au profit de l'Odej.» Et de marteler : «Il faut qu'il y ait décision !» Concrètement, «en fait, il n' y a pas un passage effectif du Ciaj à l'Odej. Certains établissements de jeunes subissent des coupures d'eau et d'électricité faute de payement de factures.» C'est ce que nous a, en outre, révélé Hattab Sofiane, chef de service animation au niveau de l'Odej d'Alger. Selon ce dernier, «les Epic ne facilitent pas les tâches des établissements de jeunes.» Ces entreprises n'attendent pas les budgets de l'Etat. S'exprimant sur la situation des Maisons de jeunes, Mr Hattab a estimé que des éducateurs «au niveau de ces établissements de jeunes sont devenus des gardiens» pour cause d'absence d'activités. La modernisation des établissements de jeunes est une urgence. Dans ce sens, ces établissements souffrent d'un manque de chauffage, de confort et continuent d'utiliser les tableaux en bois. Ceux, parmi ces derniers qui assurent des activités sportives et de loisirs, ne disposent ni de douches, ni de vestiaires. «Ces espaces ne sont pas adéquats pour attirer les jeunes», estime-t-il. Et d'appeler à «revoir la politique adoptée en matière de prise en charge des activités de jeunes.» S'exprimant sur le rôle que joue l'Odej dans l'encadrement de ces établissements, notre interlocuteur nous a appris que lors des journées évocatoires, par exemple, jamais une Maison de jeunes ne fait appel à l'Odej pour l'organisation d'un séminaire. Sur un ton de regret, il a dénoncé le fait que ces établissements ne font aucunement parvenir les synthèses de leurs activités à l'Odej. Un autre cadre de la jeunesse que nous avons interrogé a, de son côté, estimé qu' «il y a un manque de créativité» chez les gestionnaires des maisons de jeunes. «Nous jeunes, nous n'avons aucun soutien politique», dira-t-il encore en guise de dénonciation. Depuis sa création, en 2007, l'Odej d'Alger souffre, lui aussi, d'un manque de moyens. D'ailleurs, il ne dispose que d'un seul véhicule de service.