Protestation ■ Des habitants de la commune de Bordj El-Bahri ont observé, en mars dernier, un sit-in devant le siège de l'APC. Ils ont dénoncé ce qu'ils appellent «la mafia du foncier». Les protestataires en colère, ont dénoncé le massacre opéré par cette mafia sur le patrimoine forestier et agricole pour ériger des sites urbanistiques anarchiques. Ils ont également dénoncé les conditions lamentables dans lesquelles vivent les résidents des différents haouchs de la commune. Les citoyens se sont adressés au Directeur général de la Sûreté nationale, pour lui demander «d'ouvrir une enquête sur le pillage du foncier agricole». «En 2010, j'ai envoyé au Directeur général de la Sûreté nationale une quinzaine d'affaires de falsification de décisions d'attributions de lots de terrain, de permis de construire. Suite à ma requête une enquête a été ouverte par la brigade économique de la wilaya d'Alger. Et environ cinq convocations ont été émises à des personnes concernées. Mais l'affaire a été étouffée au niveau de la Sûreté de daïra de Bab Ezzouar», nous dira Saâd Zitouni, membre d'un comité de quartier qui n'est pas agréé par les autorités faute d'adresse fixe. Et de poursuivre : «Après, j'ai envoyé à la DGSN une requête quant à l'assassinat de mon père par la mafia du foncier. Une commission d'enquête a été dépêchée sur les lieux, et j'a été auditionné. Mais aucune suite ne m'est parvenue.» Et de s'interroger : «Je me demande où sont les résultats de la dernière enquête ?» Les plaintes des citoyens de Bordj El-Bahri, adressées aux autorités civiles et sécuritaires, contre le pillage du foncier, remontent à quatorze ans. «En 2000, les citoyens de Bordj El-Bahri ont écrit aux autorités civiles et sécuritaires pour attirer leur attention sur les dangers que présente la mafia du foncier...» Quatre ans après, un double crime a eu lieu. En 2004, l'adjoint au maire et son compagnon ont été assassinés. «Depuis, on n'a pas cessé d'attirer l'attention des autorités sur le pillage du foncier agricole. En vain», nous précisera-t-on. Selon nos interlocuteurs, le trafic du foncier se poursuit jusqu'à nos jours. Dans ce contexte, il est à relever que la commune de Bordj El-Bahri est dépourvue de cimetière et d'une maternité. Les habitants vont à la recherche d'autres cimetières limitrophes. Et c'est à ceux de Bousakloul dans la commune d'Aïn Taya, de Sidi Driss et de Sidi Ali dans la commune de Bordj El-Kiffan, qu'ils ont toujours recours. Pour accoucher, les femmes doivent se déplacer à la recherche de maternités limitrophes. «Même les assiettes qui ont été affectées pour la réalisation d'un cimetière ont été vendues aux spéculateurs.»,dénonce Salah un commerçant. Ici, les citoyens évoquent des décisions d'attribution de terrains, de permis de construire antidatés de 1997 à 2012. D'après les informations que nous avons recueillies, une quarantaine de personnes ont été auditionnées récemment dans le cadre d'une enquête déclenchée par les services de sécurité sur ce qu'on appelle l'affaire El-Kaïda. Les lots de terrain de ce site, ont été vendus entre 850 millions de centimes et un milliard et demi...