Les habitants de Bordj El Bahri revendiquent un lieu de sépulture pour leurs morts. La commune de Bordj El Bahri est dépourvue de cimetière, ce qui contraint les habitants à enterrer leurs morts dans d'autres lieux d'inhumation, notamment au cimetière de Bousakloul dans la commune de Aïn Taya, et ceux de Sidi Driss et de Sidi Ali dans la commune de Bordj El Kiffan. Cette situation qui perdure depuis des années pénalise les habitants de la commune, qui n'arrivent pas à admettre qu'on puisse, des années durant, dilapider à tort et à travers le foncier de la commune, sans juger utile de consacrer une parcelle de terrain, aussi petite soit-elle, pour que les morts puissent reposer en paix. D'après les habitants qui se sont organisés en association dans le but de revendiquer collectivement la création d'un cimetière au niveau de la commune, il a été dégagé en 2000, par voie de désistement au profit de l'APC, une parcelle de terrain de quatre hectares appartenant à l'EAC ; cette dernière se trouve du côté de l'Enita, au niveau du domaine agricole Chabou. Il s'est avéré, après une étude menée par un cabinet d'expertise, que la parcelle en question ne répondait pas aux normes d'inhumation. Un autre lieu se trouvant dans le même périmètre a été dégagé en 2006, mais, depuis, rien de concret n'a été entrepris par les autorités concernées afin de concrétiser le projet du cimetière. Selon les habitants de la commune, «toutes les contraintes que rencontre ce projet sont à mettre sur le compte de la mafia du foncier qui sévit à Bordj El Bahri depuis une vingtaine d'années. La convoitise et l'avidité des trafiquants n'ont pas permis d'aménager un lieu en guise de dernière demeure pour les défunts». Aussi, les acteurs de la société civile à Bordj El Bahri déplorent le manque flagrant de coordination entre les différents intervenants dans cette affaire, ainsi que l'absence de volonté affichée par les responsables à l'égard du projet. Au niveau de l'APC, les responsables actuels affirment que pour la concrétisation du projet, «il faut une décision politique émanant d'un haut niveau», assure M. Kaddour, élu à l'assemblée, avant d'ajouter : «A notre niveau, nous avons entrepris et finalisé toutes les démarches nécessaires pour le lancement du projet». En attendant que les pouvoirs publics se penchent sur la question, les habitants de la commune continuent de subir les désagréments de cette situation ubuesque, d'autant plus que les cimetières se trouvant dans les communes limitrophes sont saturés et ne peuvent contenir davantage de tombes. A Aïn Taya, les responsables locaux ont décidé de permettre les inhumations au niveau du cimetière de Bousakloul aux seuls habitants de leur commune. Les habitants de Bordj El Bahri qui se rabattent sur le cimetière de Sidi Driss, dans la commune de Bordj El Bahri, sont également confrontés au même problème étant donné que le cimetière connaît également une grande saturation.