Rencontre ■ «Nous ne pouvons pas parler du Sahel en termes de développement, de paix et de sécurité sans associer, à tous les instants, l'Algérie, compte tenu des liens historiques et géographiques qui nous unissent et de l'expérience et du potentiel de ce pays.» C'est ce qu'a indiqué, hier lors d'une conférence-débat animée au siège du MAE, le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), Kadré Désiré Ouedraogo, ajoutant que pour ce faire, «nous sommes venus demander le concours et le soutien de l'Algérie pour la mise en œuvre de notre stratégie». M. Ouedraogo, qui est accompagné d'une délégation de la Cedeao, a également exprimé les remerciements de la Communauté à l'Algérie qui, a-t-il dit, a soutenu la Cedeao dans diverses circonstances pour la recherche de solutions. Il a expliqué que la stratégie à laquelle la Cedeao souhaite associer l'Algérie s'articule autour de plusieurs volets, à savoir la paix et la sécurité dans la région, la mise en place d'infrastructures de base modernes, le développement du secteur de l'agriculture, à même d'assurer la sécurité alimentaire, le développement humain, ainsi que les réformes institutionnelles au sein des pays de la Cedeao. M. Ouedraogo a également relevé l'importance des «consultations régulières» entre l'Algérie et les 15 Etats membres de la Cedeao pour «parvenir à instaurer la paix et la stabilité, mais aussi pour le développement et la prospérité» de la région et du continent. Par ailleurs, le président de la Cedeao a rendu un «hommage appuyé» au ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, pour son rôle et sa contribution à l'avancée du continent africain dans la recherche de la paix et de la stabilité. M. Lamamra, qui a justement annoncé, hier, qu'il effectuera une tournée dans les pays du Sahel, dont le Mali, ce mois de mai, et ce, dans le prolongement de la réunion interministérielle sur le Sahel, tenue à Alger en avril 2014. «Nous sommes en contact avec tous les pays africains et extra-africains qui ont une influence sur le cours des événements. Nous allons entretenir cette dynamique», déclarait-il, hier, à la radio nationale, précisant que c'est le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui l'a chargé d'effectuer cette tournée, qui coïncidera avec la tenue à Bamako, le 18 mai 2014, de la 2e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord Mali ainsi que la réunion de consultation des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel. Il a expliqué que les deux rencontres, programmées à Bamako, vont dans le sens des efforts de l'Algérie de poursuivre ses bons offices en vue de la réunion des conditions permettant le lancement, dans les meilleures conditions et meilleurs délais, du dialogue inter-Maliens. Ce dialogue doit être «inclusif», comme souhaité par les Maliens eux-mêmes et la communauté internationale, a soutenu M. Lamamra. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné, en outre, que les efforts conjoints Cedeao-Algérie «n'ont jamais cessé en ce qui concerne les mouvements armés maliens du Nord Mali, alors que les groupes terroristes armés sont exclus de cette dynamique de négociations». La Cedeao : «Un exemple d'intégration en Afrique» M. Ouedraogo préside la Cedeao depuis mars 2012, cette communauté créée en 1975 est et demeure, selon son président, un des "meilleurs exemples d'intégration en Afrique". La Cedeao compte 15 pays et a déjà institué la libre circulation des personnes dans cet espace grâce au passeport Cedeao.