Mouvement ■ Le président du conseil d'administration de la SSA/Le Doyen, Boudjemâa Boumela, a «démissionné» de son poste, alors que le manager, Kamel Kaci-Saïd, a été démis de ses fonctions. Les scandales répétitifs qui ont secoué la maison du Doyen au lendemain du sacre en Coupe d'Algérie ont fini par faire réagir les responsables de la Sonatrach qui ont pris des décisions radicales pour sauver l'image de marque du club et remettre de l'ordre dans la maison en prévision de la préparation de la prochaine saison. Ainsi, le président du conseil d'administration de la SSA/Le Doyen, Boudjemâa Boumela, a été amené à démissionner de ses fonctions après avoir vécu des moments très mouvementés et hostiles, notamment une guéguerre ouverte avec le manager du club Kamel Kaci-Saïd qui a fait les choux gras de la presse. Pourtant, les Mouloudéens ont réussi à sauver leur saison en remportant une septième Coupe d'Algérie le 1er mai dernier en battant en finale la JS Kabylie aux tirs au but. Deux jours après, le peuple du Mouloudia fêtera ses héros en sortant par milliers dans les rues d'Alger, accompagnant le bus de l'équipe du stade du 5-Juillet jusqu'au siège de la wilaya d'Alger où la délégation du Doyen est reçue par le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, qui remettra des chèques aux joueurs et aux différents staffs, en plus de ceux de la fédération et de la Sonatrach. Ces moments de joie et de folie n'ont, malheureusement, pas servi l'équipe dirigeante puisqu'un premier incident a eu lieu entre Boumela et Kaci-Saïd au niveau du siège de l'ENTV juste après l'enregistrement d'une émission sportive. Sans revenir sur les détails de ce qui s'est passé ce jour-là puis durant les jours qui suivirent où d'autres incidents ont eu lieu, sans compter la démobilisation de l'équipe qui a perdu du terrain en championnat hypothéquant ses chances de terminer au moins à la quatrième place (deux défaites, à El-Harrach et à Béchar face à la JS Saoura et match nul à Omar-Hamadi contre le MO Béjaïa). Mais lorsque la situation a dégénéré, des instructions venues d'en haut, c'est-à-dire du président-directeur général de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, le conseil d'administration de la SSA/Le Doyen a décidé de confier la présidence à l'un de ses membres, en l'occurrence Fodil Yaïssi, jusqu'à la fin de la saison, et ce, après la démission de Boumella. Les membres dudit conseil ont également mis fin à la mission du manager du club, Kaci-Saïd, qui assume une part de responsabilité dans le conflit ouvert avec Boumella et qui a terni l'image du club. Comme quoi, même dans la victoire certains ne savent pas en tirer profit pour préserver les acquis, consolider un état d'esprit et surfer sur une bonne dynamique. La gestion de Boumella aura finalement duré moins d'une saison parsemée de plusieurs péripéties. Car il ne faut pas croire que le conflit entre le président du CA et le manager du club date d'aujourd'hui. Les deux hommes n'ont pas souvent été sur la même longueur d'onde vu que chacun voulait imposer sa façon de faire, notamment dans certains dossiers comme ceux des transferts où les dessous de table sont légion. Beaucoup de non-dits ont jalonné la saison du Mouloudia et la première société pétrolière en Afrique a intérêt à revoir les choses afin de confier les rênes à des compétences avérées et sur la base d'une feuille de route claire et ambitieuse. La vie d'un club ne se résume pas seulement à des recrutements et à jouer des matches, voire gagner quelques titres, mais à plus que ça. Surtout lorsqu'il s'agit d'un aussi grand club comme le Mouloudia. Le record 3 présidents, un 4e en vue, en une année et demie Le MCA enchaîne les records... dans le mauvais sens surtout. On connaissait la valse des entraîneurs, mais celle des présidents, on vient de la découvrir. Le MCA en est l'initiateur. En effet, le vieux club algérois vient d'enregistrer l'arrivée d'un troisième président de son conseil d'administration en l'espace d'une année et demie. Ainsi, après Amrouche, le club a nommé Boumella président du CA, avant qu'il ne soit poussé vers la sortie pour le remplacer par Fodil Yaïssi. La désignation de ce dernier n'est qu'à titre intérimaire, puisqu'il y aura l'arrivée d'un autre président à la tête du club, dans les prochaines semaines. A ce titre, il s'agira du quatrième président du Mouloudia en moins de deux années. L'avenir Attention à ne pas se tromper de casting Qui connaissait Boudjemâa Boumella, il y a exactement une année ? Pratiquement personne. En quelques mois, ce fonctionnaire de la Sonatrach s'est fait une place au soleil en se voyant propulser sur le devant de la scène médiatique d'un club prestigieux et populaire comme le MCA. Son parcours a été sanctionné par une Coupe d'Algérie, la septième dans le palmarès du club, mais aussi un départ précipité. Entre temps il aura assez ramassé de dividendes. Aujourd'hui, le poste de président est vacant ainsi que celui de manager, si bien évidemment cette fonction est reconduite, et la course va s'ébranler pour occuper le prestigieux poste de président du MCA, soit le deuxième club du championnat avec plus 70 milliards de centimes/saison. Plusieurs noms sont annoncés ici et là, car tout le monde veut se placer ou voudrait placer son candidat. En effet, on parle du retour de Kamel Amrouche, qui avait occupé ce poste dès la reprise du club par la Sonatrach, mais qui a été emporté par le scandale de la finale de la Coupe d'Algérie 2013 et l'affaire des médailles. Il y a le nom de Djaâfar Belhocine, ancien international de handball et cadre émérite au Groupement sportif des pétroliers (GSP), dont les compétences ne sont plus à présenter. On parle aussi d'Ahmed Gaceb, membre du conseil d'administration et ancien dirigeant du club du temps du CSA. Ce qui est certain, c'est que la Sonatrach n'a plus le droit de se tromper de casting pour désigner ceux qui devront emmener le club vers un second sacre en Coupe d'Afrique avant l'année du centenaire du club, en 2021. Pour y arriver, il faudra miser sur une organisation parfaite, sur des moyens à la dimension du club et de ses objectifs, mais surtout sur des hommes capables de réaliser le rêve du peuple mouloudéen. Un club, l'USM Alger, a commencé à le faire puisqu'après quatre ans de gestion des Haddad, quatre titres ont visité la galerie du club (Coupe d'Algérie, Coupe arabe, Supercoupe et un championnat), alors pourquoi pas le Mouloudia. L'avenir nous le dira.