Manifestation ■ Le salon national de la poterie traditionnelle se tient actuellement à la maison de culture Ahmed-Ouroua de Koléa. Contacté en marge du salon, le président de l'association «Ayadi» des artisans de poterie et céramique Samir Brahimi nous a parlé de l'existence de certains produits de poterie étrangers surtout les ustensiles de cuisine, qui ne répondent pas aux normes. Selon lui, ces ustensiles «devraient être utilisés juste pour la décoration, mais les gens les utilisent pour la consommation». Introduits au pays illégalement dans le cadre d'une concurrence déloyale, ces produits contiennent des produits toxiques. «Beaucoup sont dangereux pour la santé car ils sont décorés par des produits chimiques nocifs pour la santé. Nous avons tiré la sonnette d'alarme depuis 2006. Notre appel a été pris en charge non seulement par les structures concernées, dont les ministères de la Santé et du Tourisme et les gardes frontières, via une commission multilatérale, mais aussi à travers la formation des inspecteurs de l'artisanat dans ce sens», nous a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Un gros travail de sensibilisation a été fait au profit de nos artisans afin de ne pas recourir aux colorants dangereux pour le décor de leurs poteries. Nous avons même pris attache avec les fournisseurs pour leur demander d'expliquer aux artisans la spécificité des différents colorants (culinaires et pour la décoration) à utiliser pour les produits.» Brahimi nous a, par ailleurs, annoncé qu'une unité de traitement d'argile blanche et d'argile culinaire sera bientôt fonctionnelle au lieu dit Belara dans la wilaya de Jijel. Les artisans en poterie soulèvent un autre problème touchant de près leur activité. Ils veulent l'accompagnement pour ce qui est de l'acquisition de la matière première. Faisant partie du Système productif local (Spl) de Béjaïa, M. Talbi, artisan en poterie, appelle ainsi les services concernés à la mise à leur disposition de la matière première traitée qui existe à l'état brut à Béjaïa. «Nous pouvons être à la hauteur, si nous avons des zones d'activités. Nous ne pouvons pas faire de la poterie dans des locaux de 20 m2», a-t-il souligné. Il est à signaler que le Salon qui prend fin le 29 mai, vise, selon le directeur de la Cam de Tipasa Mohamed Lakhdari, la promotion du produit d'artisanat en poterie et la création d'un espace de vente pour permettre aux artisans notamment ceux des zones rurales et enclavées d'écouler leurs produits. Ce salon enregistre la participation des dispositifs d'aide aux artisans pour la création de l'emploi dont l'Angem et le fonds de la zakat. Y prennent part quelque quarante artisans venus d'une vingtaine de wilayas dont un grand nombre de diplômés des beaux arts et des artisans formés dans le cadre de la coopération espagnole.