Constat - Des activités artisanales liées à la production de l'argile et des produits dérivés sont en voie de disparition. Les raisons évoquées par les artisans sont l'exploitation anarchique de la matière première, le recul des ventes des produits de poterie, ajoutés à l'absence d'espaces et d'ateliers de fabrication d'articles à base d'argile, hormis quelques initiatives faites à domicile, a indiqué Kheira Bensalem, sexagénaire, une des rares femmes artisans encore attachées à ce métier ancestral dans la région. Mme Bensalem a affiché son appréhension quant à l'avenir de cette activité artisanale, qui, en dépit des microcrédits accordés à plusieurs femmes artisans, n'a pas suscité le regain escompté, en l'absence d'intérêt manifesté par les jeunes à ce type de métier. Dans le souci d'assurer la relance de cette activité, une des facettes du patrimoine local, elle a suggéré l'octroi d'aides directes aux artisans, leur dotation en matière première et l'affectation de locaux à usage professionnel aux adeptes de ces métiers, afin d'assurer la pérennité de l'activité et la léguer aux générations futures. L'intégration de ce métier dans la nomenclature des filières enseignées dans les établissements de la formation professionnelle, en capitalisant l'expérience d'anciens artisans en la matière, est également proposée par cette femme artisan. Le président de la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya de Laghouat, a, de son côté, imputé le faible engouement envers les métiers de poterie à la faible rentabilité de ses produits sur le marché, où la demande est plutôt forte sur d'autres produits beaucoup plus répandus. Ahmed Zenagui a ajouté que les demandeurs de cartes d'artisan visent, par leur geste, beaucoup plus à répondre à des critères de constitution de dossiers pour «décrocher des prêts par le biais des dispositifs d'emploi dont l'Angem et l'Ansej, qu'à se soucier de la relance d'un métier en voie d'extinction». Dans le souci de réhabiliter, de promouvoir et de pérenniser cette activité, legs artisanal ancestral dans la région de Laghouat, le même responsable a fait part de l'organisation, dernièrement, dans la wilaya d'Adrar, d'une session de formation au profit de huit artisans, supervisée par des experts venus d'Espagne, en plus de l'organisation d'échanges avec des associations nationales versées dans le domaine, à l'instar de celle d'Ayadi (mains) d'Alger. Le métier de potier, activité féminine par excellence dans un passé proche à Laghouat, est basé notamment sur la production d'articles simples de décoration, d'ustensiles et autres œuvres, proposés à des prix oscillant entre 200 et 1 000 DA, ont signalé des femmes artisans. La wilaya de Laghouat recense actuellement 732 artisans, immatriculés au niveau de la CAM, 388 versent dans l'artisanat traditionnel, et le reste dans d'autres segments de l'artisanat de production et de services.