Commentaire ■ L'ancien international algérien affirme que les choix de la composante de Halilhodzic est discutable, certains joueurs ne méritent pas d'être au Brésil, selon le Chélifien. Infosoir : Que pensez-vous du groupe de l'Algérie au Mondial brésilien ? S. Zaoui : Si nous sommes là, c'est que nous partirons à chances égales. Il n'y a pas d'équipes favorites et d'autres, outsiders. Bien préparés au haut niveau et sans pression, on peut réussir de bons résultats pourvu qu'il n'y ait pas d'injustice surtout. Nous avons nos atouts à faire valoir, il faut seulement avoir confiance et prétendre à de la réussite. Un mot sur le groupe des joueurs retenus par Halilhodzic ? Je ne vous cache pas que certains joueurs m'ont déçu pour la simple raison que je suis certain qu'il y en d'autres meilleurs qu'eux. Nous continuons de commettre les erreurs de ramener des joueurs qui ne sont pas meilleurs que les autres et c'est là où le bât blesse. On sent que votre éviction de la liste du Mondial sud-africain vous fait toujours mal... Pour ne rien vous cacher, oui. Je dois avouer que dans cette liste, il n'y avait pas meilleurs que moi et Raho, par exemple et si c'était le cas, je l'aurais accepté volontiers. Je n'incrimine pas Saâdane car je le respecte toujours mais je peux le dire aujourd'hui sans avoir peur de personne, notre éviction qui lui a été dictée d'en haut a été une décision politique, point barre. Quel est le meilleur défenseur en championnat, selon vous ? Sans concurrent aucun, c'est Benlamri. Solide, d'une technique très rare de nos jours et surtout très jeune, je ne vois pas pourquoi on oublie ce défenseur très moderne. C'est vraiment navrant de ne pas donner sa chance à un élément pareil. Il est le meilleur défenseur algérien et ceux qui sont en équipe nationale ne sont pas meilleurs que lui, alors je ne comprends vraiment pas. D'aucuns estiment que Hachoud et Belfodil ont leur place dans cette équipe, un commentaire ? Encore mieux, disons : a-t-on donné leurs chances à Hachoud et Belfodil pour les juger ? Ils n'ont pas eu la chance d'être vus en équipe nationale. Je ne vois pas comment peut-on les juger. On ne leur a pas laissé le temps d'étaler leur savoir-faire. En équipe nationale, il y a quelqu'un qui représente le club chélifien pour y avoir été formé, Soudani. Qu'en dites-vous ? Soudani est une valeur sûre même s'il n'est pas utilisé à bon escient car c'est en pointe. S'il est arrivé à atteindre ce niveau-là, c'est qu'il le mérite car il a toujours été sérieux. Il a gagné sa place en bûchant. Il fera encore mieux à l'avenir car je pense qu'il n'est pas utilisé à bon escient, lui qui n'est pas fait pour défendre. C'est dans la surface qu'il est plus utile, son sens du but est impeccable. Hilal a gagné sa place à la sueur de son front et je ne cesse de l'encourager et de le féliciter après chaque performance que ce soit en équipe nationale ou avec son club. Je sens qu'il va éclater. L'atout Yahi : «C'est le match du cœur» Tout le monde s'accorde à dire que la sortie de demain des Verts au Brésil, face à la Belgique, sera déterminante pour la bande à Halilhodzic. L'ancien international algérien, Hocine Yahi, est d'ailleurs du même avis. «Il est clair que le rendez vous est des plus déterminants pour la sélection algérienne, censée récolter les trois points de la victoire, à même de garder ses chances intactes pour aller au second tour. Pour ce faire, il faudra donc coûte que coûte gagner, même si la mission s'avère bien sûr, des plus délicates. Seulement, et me concernant, je suis optimiste quant à une belle réaction de nos joueurs dans ce match. On sait tous d'ailleurs que face à la l'Arménie, puis par la suite, la Roumanie, nos joueurs n'étaient pas en possession de tous leurs moyens. Ce n'est toutefois pas le cas cette fois ci, puisque la plupart de nos éléments, pour ne pas dire tous, sont bien en jambes, en appliquant comme il se doit le programme tracé. Tout cela donc devrait nous rassurer avant le fatidique rendez-vous de mardi (demain) face aux Belges», nous dit-il. Il faut dire, selon notre interlocuteur, que les choses ne devraient, malgré tout, pas s'avérer une simple formalité, car il s'agit d'un adversaire très coriace, qui a tout simplement soif de victoires. La conviction Abdelkader Amrani : «Une bonne entame est dans nos cordes» L'entraîneur du MOB, Abdelkder Amrani, se montre confiant, mais prudent quelques heures avant l'entrée en lice des Verts. «Le fait de participer à la fête est déjà un acquis pour nous dans la mesure où on retrouve cette Coupe du monde pour la 4e fois et pour la deuxième fois consécutive. Cela nous mènera à dire qu'on doit penser à faire bonne figure. Les joueurs devront donc se faire plaisir tout en nous faisant plaisir. Ils devront surtout jouer leurs chances à fond pour réussir à passer au second tour. Ce sera difficile mais il faut croire en ses chances avant tout et si ça ne vient pas, ce ne sera pas un drame. Pour ce qui est du match face à la Belgique, les nôtres se doivent d'avoir l'esprit éveillé durant toute la partie car la concentration à ce niveau est primordiale. Etant un match de très haut niveau, il faut jouer serré et surtout éviter de commettre les erreurs. La solidarité sur le terrain est un autre facteur à prendre en considération. Au vu des deux derniers matches amicaux joués par les verts, je ne vous cache pas que je suis optimiste quant à une bonne entame de l'Algérie». Le rappel Nadjib Medjadj : «Ne pas omettre la fibre patriotique» Pour ce qui est des chances de l'équipe nationale dans ce premier tour de la Coupe du monde, l'entraîneur Nadjib Medjadj trouve que nos chances sont intactes et que les camarades de Bougherra ont leurs propres atouts, pour peu qu'ils ne ratent pas la première sortie. «Il est vrai que la Belgique est le favori du groupe mais cela n'est pas acquis d'avance car l'histoire nous a donné de meilleurs exemples là-dessus. Je pense que la maturité de certains éléments sera d'un grand apport à ces jeunes dont les qualités sont très grandes. Si en Afrique du Sud, l'expérience faisait défaut, au Brésil, on peut se targuer d'en avoir. En plus de tout cela, il y a cette vivacité des jeunes joueurs qui découvrent cet événement et qui semblent prêts à relever le défi comme l'attestent les informations provenant des lieux», dit-il. Medjadj insiste sur la concentration et surtout l'aspect volitif pour une meilleure réussite : «Le groupe étant homogène, je pense surtout aux qualités morales sur le terrain car pour ce qui est des aspects technico-tactiques, on n'a rien à envier aux autres. Il faudra seulement user de volonté et jouer avec les tripes en pensant aux quarante millions d'Algériens qui ont l'esprit rivé à ce match» Le pronostic Bougherara : «un pressentiment qu'on va les surprendre» L'ex-gardien de but international, Liamine Bougherara, reste optimiste et affirme que les Verts ont toutes leurs chances pour passer l'écueil belge. «Après les deux derniers matches amicaux en Suisse, je crois que le sélectionneur a apporté des correctifs nécessaires notamment dans l'axe de la défense, qui a été le maillon faible. A partir de là, je dois dire que les forces en présence sont égales. Il faudra y mettre du cœur et se dire que nous avons nos propres atouts à faire valoir. Il faudra désormais croire en ses chances avant tout. Qu'ils tentent d'abord de gagner le premier match pour maintenir l'espoir», nous dit-il. Et d'ajouter : «Pour ne rien vous cacher, j'ai le pressentiment qu'on va les surprendre car avec la présence de certains éléments, pétris de qualité à l'image des Djabou, Mahrez et Brahimi, il y a de quoi être optimiste». «Le fait de participer à la fête est déjà un acquis pour nous dans la mesure où on retrouve cette Coupe du monde. On ne va quand même pas la gagner et c'est dans ce sens qu'on doit penser faire bonne figure tout au plus. Les joueurs devront donc se faire plaisir tout en nous faisant plaisir. Ils devront surtout jouer leurs chances à fond pour réussir à passer au second tour», conclut l'actuel entraîneur de l'équipe de Tadjenent, qui a réussi l'accession en Ligue 2.