Déclaration ■ Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré, hier, qu'aucune preuve n'indique que le mouvement Hamas est impliqué dans l'enlèvement de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie occupée. Dans ce contexte, M. Abbas a confié à la presse que son équipe fait de son mieux pour retrouver les trois Israéliens. Le dirigeant palestinien a dénoncé l'assassinat par l'armée d'occupation israélienne de deux jeunes Palestiniens dans le cadre d'une opération militaire menée pendant une semaine en Cisjordanie pour retrouver les disparus. Pour l'instant, les forces israéliennes ont arrêté plus de 400 Palestiniens, y compris des députés et d'anciens prisonniers et dirigeants du Hamas. Par ailleurs, le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a demandé l'intervention de la communauté internationale pour protéger la population civile palestinienne victime d'une « punition collective ». Avant-hier , le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, a estimé que la réaction israélienne depuis la disparition de trois jeunes israéliens, «va au-delà de toute logique», s'indignant de l'absence de réaction de la communauté internationale. «Si Netanyahu a des preuves, il doit les mettre sur la table. Mais tant qu'on ne voit pas les preuves, on ne peut accuser personne», a ajouté M. al-Malki en référence à l'imputation par Israël de la disparition des jeunes israéliens au mouvement Hamas. «Si l'on venait à savoir que le Hamas est impliqué, bien sûr que le gouvernement de consensus palestinien serait menacé», a indiqué M. al-Malki. «Nous n'allons pas tolérer et accepter le fait que le Hamas utilise le gouvernement de réconciliation pour faire exploser l'intérêt national du peuple palestinien», a-t-il ajouté. Deux Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie, au 10e jour d'une opération lancée après l'enlèvement de trois jeunes Israéliens près d'une colonie. La première victime a été tuée dans la nuit à Ramallah et la seconde a été tuée alors qu'elle se rendait à la mosquée pour la prière du matin au camp de réfugiés d'El Ein, dans l'ouest de Naplouse. Les forces de sécurité israéliennes sont engagées dans une vaste opération baptisée «Gardiens de nos frères» et qui vise selon l'armée à localiser les trois jeunes enlevés le 12 juin et à démanteler en Cisjordanie les infrastructures du Hamas à qui Israël impute le rapt. Il s'agit du plus important déploiement de l'armée israélienne en Cisjordanie depuis la fin de la deuxième Intifada en 2005. Selon l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), 380 Palestiniens ont été arrêtés depuis le 12 juin, dont une cinquantaine d'anciens prisonniers à nouveau placés en détention administrative par Israël. Les opérations de ratissage se poursuivent également dans la ville d'Hébron. A Naplouse, un homme de 60 ans est mort d'une crise cardiaque alors que l'armée fouillait les abords de son domicile.