Quelque temps après une réconciliation historique, soulevant un optimisme grandissant dans le monde arabe, la discorde palestinienne reprend. La disparition, jeudi dernier, de trois jeunes Israéliens près d'une colonie en Cisjordanie en est la cause. En effet, le président Mahmoud Abbas a accusé, hier, les responsables de l'enlèvement présumé, imputé par le gouvernement israélien au mouvement Hamas, de vouloir « détruire les Palestiniens ». Tout en accusant l'enlèvement et les « violations israéliennes qui ont suivi », Abbas a déclaré que « celui qui a enlevé les trois jeunes Israéliens cherche à nous détruire et on va lui demander des comptes ». L'hypothèse d'une autre « intifada » est totalement écartée au profit d'une « coordination en matière de sécurité avec les forces d'occupation (qui) nous protège ». Le Hamas a vivement dénoncé ces déclarations. « Les déclarations du président Abbas sur la coordination en matière de sécurité sont dépourvues de justification », a affirmé un porte-parole du Mouvement à Ghaza, Sami Abou Zouhri. « Elles nuisent à l'intérêt national, sont contraires à l'accord du Caire et au consensus national et blessent les milliers de prisonniers palestiniens qui font face à une mort lente dans les prisons de l'occupant », a ajouté Abou Zouhri, en faisant référence au premier accord de réconciliation signé en 2011 entre le Hamas et le Fatah, qui a abouti au début du mois en cours à la formation d'un gouvernement d'union. Evoquant la disparition des trois jeunes Israéliens, le porte-parole du Hamas a reproché au président Abbas d'« avoir fondé ses déclarations uniquement sur les allégations israéliennes sans présenter la moindre information vraie ». Alors que la discorde règne dans le camp palestinien, l'armée israélienne étend son offensive en Cisjordanie. 41 « suspects » ont été arrêtés, mardi, portant à plus de 200 le nombre de Palestiniens appréhendés en cinq jours. Parmi les personnalités arrêtées, le président du Parlement Aziz Dweik et des députés représentant le mouvement Hamas. Des militants du Fatah et des officiers des forces de sécurité palestiniennes ont également été arrêtés à Naplouse. Sur un autre plan, la colonisation se poursuit. Le gouvernement de l'occupation a approuvé hier 172 logements dans une colonie à al Qods-Est annexée et menacée de judaïsation.