Etat d'esprit ■ Contrairement à la première rencontre, le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, était plus décontracté. Son équipe venait de réaliser un de ses meilleurs matches depuis qu'il a pris ses commandes. Halilhodzic, n'a toujours pas digéré la défaite face à la Belgique et le fait que l'on a critiqué sa stratégie adoptée ce jour-là. «Nous étions tous un peu vexés après notre défaite face à la Belgique. Les critiques n'étaient pas justifiées. Personne ne nous a accordé les circonstances atténuantes car nous avons joué contre une équipe de Belgique, l'une des meilleures d'Europe. Avec un peu plus d'attention, nous aurions pu réaliser l'exploit. L'équipe belge était nettement plus forte que la notre. Nous avons tenu 70 minutes avant de craquer», a-t-il déclaré avant de dire qu'il avait prévenu ses joueurs contre le même scénario. «Aujourd'hui (hier), le scénario s'est répété en deuxième période. Pourtant, j'ai dit aux joueurs : attention, il ne faut pas prendre de but lors des 15 premières minutes». Pour Coach Vahid, l'équipe puise sa force dans son collectif. «Mon équipe est jeune et ne supporte pas la pression. Nous avons livré un match parfait en première mi-temps dans tous les compartiments de jeu. Il y avait de l'efficacité, mais comme d'habitude il y a ces passages à vides qui nous ont coûtés deux buts», a-t-il souligné. Concernant la prestation des siens, il est allé jusqu'à dire qu'elle a fourni une prestation «presque parfaite». «Notre équipe a fourni un match héroïque. Je félicite les joueurs pour cette victoire. Je veux dédier ce succès à tout le peuple algérien, qui attendait cela depuis 32 ans. C'était la victoire d'orgueil, nous allons continuer de préparer le troisième match où nous allons jouer le barrage face à la Russie. Tout reste possible maintenant», a-t-il souligné. A propos de l'adversaire, le sélectionneur national a révélé qu'il connaissait tout sur cette formation coréenne. «Nous avons bien analysé son jeu. Avec quelques joueurs frais, revanchards... nous avons mis un dispositif qui devait gêner les Coréens. Ils ont appliqué à la lettre les consignes. Nous avons été offensifs dès le début du match. En première période, nous avons frôlé la perfection footballistique. Il y a eu un relâchement en deuxième période. Nous étions bien organisés, physiquement nous avons tenu le coup pendant 90 minutes. Nous avons inscrit un but qui devra être montré aux enfants dans les écoles de football. Je pense que les Brésiliens qui étaient au stade ont apprécié la conception de ce but. Aujourd'hui avant le match, j'ai dit aux joueurs que nous allons au moins inscrire un but sur balle arrêtée», a-t-il indiqué, avant de parler des changements qu'il a effectués lors de ce deuxième match. «Dès le départ, j'avais programmé la rentrée de Brahimi. Après, concernant les autres choix, cela se fait en fonction des capacités des uns et des autres. Lors du premier match, j'ai aligné Soudani, qui a été très généreux dans l'effort. Concernant Djabou, depuis des années je disais de lui que c'est un bijou. Vous avez certainement remarqué qu'il a manqué de fraîcheur physique en deuxième mi-temps», a-t-il souligné. La préparation «Des changements en vue pour le dernier match» Maintenant que l'équipe est toujours en course pour une qualification au prochain tour, Halilhodzic devra vite penser à la dernière sortie face à la Russie, jeudi prochain. A ce sujet, il dira : «Peut-être qu'il y aura d'autres changements, je peux me tromper sur certains, mais quand un joueur joue pour les couleurs nationales, il doit se donner à fond. Il fallait aussi faire le choix en fonction de la tactique, car sans rigueur et sans tactique, aucune équipe ne pourra passer au 2e tour. J'ai vu des joueurs terminer le match très difficilement, ce qui fait qu'il faudra penser au travail de la récupération. Si je vois des blessés et de la fatigue, il y aura des changements. On va continuer la préparation et on jouera les barrages contre la Russie. C'est très possible maintenant de passer et il faudra y croire», a-t-il indiqué. Le barrage «La Russie reste le favori» Certes, l'Algérie a gagné face à la Corée du Sud, mais elle pourrait voir son rêve de passer au prochain tour s'évaporer lors de la dernière journée. En effet, elle devra éviter la défaite face à la Russie pour se qualifier. «La Russie sera encore le favori. Ceci dit, nous allons aller chercher cette victoire avec audace. Sans rigueur et sans tactique, aucune équipe ne pourra passer au 2e tour. Nous allons continuer la préparation et nous jouerons ce match de barrage contre la Russie avec nos qualités et toutes nos forces. C'est très possible maintenant de passer au prochain tour et nous ferons le maximum pour atteindre cet objectif», nous a-t-il dit. Les supporters «Cette victoire, je la dédie au peuple algérien» Halilhodzic a tenu à remercier les fans des Verts. «Les supporters de l'équipe nationale ne m'ont jamais lâché depuis le premier jour. Ils n'ont jamais perdu confiance en moi. Les supporters ont toujours soutenu cette équipe. Face à la Belgique, malgré la défaite, ils étaient restés solidaires. Je me dis que l'équipe aurait pu oser plus face aux Belges, comme nous l'avons fait ce soir (hier). Cette équipe va grandir après chaque match. Cette victoire va nous permettre de grandir plus. Le prochain challenge face à la Russie sera aussi important. Nous allons essayer de réaliser le plus grand exploit jamais réalisé par le football algérien, à savoir le passage au second tour d'une Coupe du monde. Ce sera compliqué, mais tout est possible», a-t-il souligné. La relation Quelle mouche a piqué Coach Vahid ? Le sélectionneur ne rate jamais une occasion pour tirer sur les journalistes algériens sans que personne ne le remette à sa place. Hier encore, il n'a pas hésité à déclarer : «Désolé pour vous, nous avons gagné. Je sais que certains sont tristes en voyant l'équipe l'emporter.» Une déclaration qui n'a pas été du goût des hommes de la presse qui n'ont pas voulu rentrer en conflit avec lui. Halilhodzic a continué à dénigrer la presse nationale. «Je suis quelqu'un d'éduqué sinon j'aurai décidé de ne plus venir en conférence de presse même si je serai sanctionné. Mon honneur ne doit pas être touché», a-t-il enchaîné. Coach Vahid se targue d'avoir derrière lui les supporters, qui le soutiennent malgré les contreperformances. «Je suis arrivé en Algérie il y a trois ans dans une situation assez dramatique. L'équipe était éliminée en Coupe d'Afrique et il fallait reconstruire tout derrière pour former un groupe capable de donner de la joie aux supporters. Nous avons beaucoup travaillé, mais certains journalistes ont versé dans la critique sans raison valable. Lorsque je suis arrivé en Algérie, l'équipe occupait la 57e place au classement Fifa, alors qu'aujourd'hui nous sommes dans le top 20. Sur le plan africain, l'équipe était 11e, aujourd'hui elle est première à l'échelle africaine», a-t-il indiqué. Halilhodzic devra se tenir droit et ne plus dénigrer les journalistes algériens. Cette équipe nationale appartient à l'Algérie et elle n'est nullement sa propriété ou celle du président de la FAF ou des joueurs. Il faudra que les mentalités changent.