Sous la pression de tout un peuple, et pas seulement les journalistes et le président de la FAF, voir les puristes et adeptes du beau football de toute la planète, le sélectionneur national a dû revoir sa copie pour affronter la Corée du Sud. Une rencontre qui s'annonçait capitale pour les Algériens qui ne voulaient pas quitter la patrie du football sans écrire la moindre ligne de l'histoire en lettres d'or. Ça serait d'ailleurs un crime pour notre sport-roi et une grosse frustration pour tout un peuple, et même au-delà car l'Algérie est, au Brésil, le seule représentant du foot Maghrébin et du monde arabe. Bien que pour certains, ces symboliques ne veulent plus rien dire, mais pour les peuples et l'histoire si. Halilhodzic a beau expliquer en conférence de presse qu'il n'avait pas opté pour la défensive contre la Belgique et que c'était ses joueurs qui, instinctivement, ont évolué derrière, mais il s'est repenti de son acte en faisant sortir de la petite boîte de Pandore, où étaient cachés quelques génies, les meilleurs éléments pour donner la réplique aux guerriers Taeguk. Halilhodzic aligne 5 nouveaux joueurs, en l'occurrence Mandi et Mesbah en latéraux défensifs, Djabou et Brahimi en milieux offensifs et Slimani à la pointe de l'attaque. Mise ainsi dos au mur et face à ses responsabilités, l'équipe algérienne a, dès l'entame de la rencontre, su se libérer et afficher une audace et un orgueil qui en disaient long sur ses prétentions. La suite est encore plus magique avec une première mi-temps mémorable où l'équipe nationale a été plus que parfaite, inscrivant trois buts et s'adjugeant l'adjectif tant répété par coach Vahid de PlayStation. Métamorphosés, les Verts affolent les records : c'est la première sélection africaine et arabe qui réussit à marquer trois buts en l'espace de douze minutes, puis quatre buts au cours d'un même match au Mondial, avec en prime un football de toute beauté. Les génies que sont Feghouli, Djabou et Brahimi ont donné le tournis à leurs adversaires, quant à Slimani, il a pesé de tout son poids sur la défense Sud-coréenne après avoir débloqué le compteur des buts de ce match tout simplement his-to-rique ! Que dire de Medjani, il a été monstrueux dans la bataille du milieu, alors que Mandi et Mesbah, les deux latéraux naturels, ont accompli remarquablement leur mission. De leurs pieds magiques, les Algériens ont effacé le calamiteux match contre la Belgique et titillèrent l'histoire une nouvelle fois, car depuis 1982, et le succès face au Chili (3-2) de la génération des Madjer, Belloumi, Assad, Merzekane et compagnie, aucune autre sélection n'a pu faire mieux lors des deux autres participations (1986 et 2010). Evidemment, cette victoire a donné de la joie et de la fierté à tout un peuple, mais il faudra très vite redescendre de son nuage et remettre les pieds sur terre pour préparer sérieusement le prochain match contre la Russie qui reste en course pour une qualification au second tour, malgré sa défaite hier face à la Belgique. Le premier tour d'un Mondial, ce sont trois matches. Les Verts ont grillé le premier, avant de se racheter lors du second et devront fructifier le troisième pour espérer passer, pour la première fois de leur histoire, aux 8es de finale. Halilhodzic a déjà offert à l'Algérie un premier succès depuis 1982 et a promis de faire oublier aux Algériens cette première participation en passant le cap psychologique du premier tour, alors croyons au repenti qu'il est devenu.