Détente Les vacances, synonyme de relâchement, donnent souvent matière à s?exercer à l?humour et à aller à sa rencontre. Le matériau comique y est offert à profusion et se retrouve partout pour peu qu?on daigne le prendre et l?utiliser. Dans la rue, à la plage, au restaurant, sur une terrasse de café... il suffit, seulement d?être attentif, pour se payer une évasion garantie. Tichy, station balnéaire phare de la wilaya de Béjaïa, particulièrement fébrile en cette saison, est l?espace choisi pour se dérider. Un choix fortuit, mais tout à fait illustratif des humeurs joyeuses et vagabondes des vacanciers qui, le temps d?un séjour, trouvent motif à s?en mettre plein le c?ur. Le lieu, en effet, est un gisement à ciel ouvert de situations cocasses, de bizarreries, d?extravagances dont l?effet sur les maxillaires est assuré pour peu que le sens de l?humeur soit présent. Il faut dire que certaines scènes sont dignes d?un film burlesque à l?image de ce garçon de salle qui trébuche sur le pied d?une chaise et qui expédie en parachute toute sa commande sur les tables. La scène, paradoxalement, au lieu de susciter l?ire des clients, provoque l?effet inverse en donnant lieu à des éclats de rires et à des commentaires pour le moins décapants. «Ouaou ! .. hadi tiha china» (mauvaise chute) lance, goguenard, un client à l?accent constantinois, sur le point d?étouffer de rire. «Non, ce n?est rien, j?ai l?habitude», rétorque le serveur, tentant, naïvement, de rassurer sur sa santé. Le gag était là. Non loin de là, à une terrasse, située en plein centre-ville, des garçons, extenués après une journée de labeur, se laissent aller à l?indolence. Bien que disposant de carnets pour noter les commandes, ils préfèrent s?en remettre à leur mémoire. L?exercice a le fâcheux inconvénient de créer des quiproquos avec les clients. En fait, d?emblée, la jubilation s?installe en parcourant les délicieuses «coquilles» couchées sur la carte des glaces. Ainsi «le café liégeois» est proposé sous le label de «café des joies» ; la coupe «Banana split» est privatisée et devient «Banana Asplite». L?absurde des mots y est gorgé de sens et se dote de malentendus fort intéressants. Dans une gargote, située dans les parages, on ne propose rien moins que de la «Soupe au poison» au lieu de la «Soupe aux poissons». En vérité, les occasions de se bidonner sont légions. Les spectacles comiques qui s?offrent sont tels que la joie et la bonne humeur sont omniprésents rendant la détente que plus suave.