Rendez-vous ■ «Andaloussiate El Djazaïr» revient cette année, à l'initiative de l'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger. Cette 11e édition, est intitulé «Nouba Fi Tahtaha», et ce, après «Nouba Fi Aïd El Djazair», «Nouba fil Boustane», «Nouba fi Djawla», «Nouba fi Rabie», «Nouba fi Casbah», «Nouba fi Bahdja»... Les amateurs de l'art andalou pourront vivre cette belle et harmonieuse communion musicale et poétique jusqu'au 27 septembre. Comme à chaque édition, cette manifestation, qui vise à promouvoir et faire valoir le patrimoine musical arabo-andalou, prévoie plusieurs troupes musicales, qui, œuvrant à la préservation et à la transmission de la musique andalouse, se produiront, chaque soir, en plein air au carrefour des artistes – ou Tahtahat el fananin – situé au niveau de la Pêcherie. Et le coup d'envoi sera donné ce soir, à partir de 20h. Et c'est l'association des Beaux-arts d'Alger, qui ouvrira le bal. Ces associations dont certaines ont une notoriété bien assise à l'exemple de «Dar El Gharnatia», ou «El Inchirah», proviennent de Koléa, Cherchell, Mostaganem, Blida, Tlemcen, Mostaganem ou Constantine où cette tradition musicale est enracinée. Celle qui vise à la fois à rappeler et à mettre en avant la musique andalouse inscrite dans l'histoire du pays, revient chaque année, et ce, dans le but de créer une tradition artistique musicale qui se perpétuera. L'autre objectif de cette manifestation qui est, à chaque édition, placée sous le signe de la «mémoire, patrimoine, raffinement», consiste, selon les organisateurs, à «maintenir cette tradition qui s'installe dans notre société et au-delà, participer à la promotion de la sphère culturelle».Force est de relever que la musique andalouse a connu une certaine dégradation ces dernières années, en raison de la mal prise en charge de ce genre musical. Toutefois, et depuis quelques années, les adeptes de ce genre musical peuvent se réjouir d'un regain palpable et appréciable de ce dernier. En effet, l'apparition de grandes voix comme Lila Borsali, Behidja Rahel et Rym Hakiki, ou encore le foisonnement des activités associatives et l'organisation de nombreux festivals ont redonné vigueur et dynamisme à ce patrimoine musical. L'Orchestre national andalou, dirigé par Samir Boukridira, regroupant une sélection de 18 musiciens de générations différentes, issus des trois régions, dont Leila El Kebir, seule femme dans l'orchestre, et le maître Zerrouk Mokdad, contribue aussi à cette œuvre de préservation et de transmission. Entre la mémoire du passé et le présent à partager, «Andaloussiate El Djazaïr» va permettre aux mélomanes et amateurs du patrimoine arabo-andalou d'immerger dans la beauté et l'univers poétique de la nouba. Ça sera également l'occasion d'apprécier l'œuvre des associations musicales, à savoir celle qui consiste à «transmettre ce patrimoine sans cesse revivifié et évolutif malgré les vicissitudes et autres querelles de chapelle entre conservateurs et rénovateurs». Avec «Andaloussiate El Djazaïr», l'établissement Arts et Culture tient à créer une tradition artistique, faisant de ces soirées dédiées à la musique classique algérienne un véritable événement féerique et poétique.