Danger ■ Carence. Vu que le personnel formé reste insuffisant du point de vue nombre, les spécia-listes mettent en garde contre les complications du diabète dont le pied qui gangrène et mène vers l'amputation. «Quinze pour cent des diabétiques présentent au moins un ulcère du pied au cours de leur vie », a annoncé récemment Dr Samir Aouiche, du service de diabétologie au CHU Mustapha Bacha (Alger). Dr Aouiche considère le pied diabétique comme le carrefour des complications neurologiques, artérielles et infectieuses. C'est également un drame social, individuel, voire économique. Il coûterait très cher pour la santé, selon elle. Sur la base d'une étude menée par son service entre 2004 et 2011, Aouiche, également secrétaire générale de la Société algérienne de diabétologie, a cité l'expérience de son service ayant déjà eu affaire à quelque 24 224 plaies diabétiques, soit une fréquence moyenne de 15,10%. En effet, 50 à 80 % des amputations des membres inférieurs concernent les diabétiques, avec tout ce qui suit comme répercussions psychologiques et sociales. Elles se soldent par une ré-amputation dans les 5 ans suivant le 1er geste. Elles sont précédées d'une ulcération du pied... et sont annonciatrices de décès précoce dans les 3ans», a-t-il souligné. Dr Aouiche a rappelé, en marge de la rencontre, à la formation du personnel spécialisé dans le pied diabétique, à l'origine de 50% des causes de l'hospitalisation des diabétiques. Une spécialité pas encore bien prise en charge chez nous vu le nombre important de malades qui en souffrent. Il a en outre appelé au respect des 12 commandements, dont l'examen régulier des pieds et du chaussage, l'identification des patients à haut risque, l'éducation des patients, de l'entourage et des soignants, le traitement des anomalies à risque et l'auto-surveillance. De son côté, le président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger, Fayçal Ouhada, a déclaré à la presse qu'il ne croyait à aucun «traitement mi-racle» du pied diabétique gangréné. «Le seul traitement est l'amputation. Et notre mission est de sensibiliser pour la prévention contre cette lourde étape. Beaucoup de malades recourent également au traitement par les plantes», nous a-t-il indiqué en marge de la rencontre, avant d'appeler à la formation du personnel paramédi -cal adéquat pour la prise en charge du pied diabétique et l'orientation du malade». La présidente de la Société algérienne du diabète, Pr Zakia Arbouche, a mis en garde contre les complications du diabète et de l'hypertension : «Ils sont pourvoyeurs de néphropathie, de rétinopathie et de risque de maladies cardiovasculaires pour le malade, qu'il soit diabétique de type 1 ou 2».