Le diabète est une maladie chronique qui affecte près de 2 millions d'algériens dont 7,5% sont insulino-dépendants et 7% subissent chaque année des amputations. Maladie silencieuse et insidieuse, le diabète peut mener à de graves complications comme la cécité, l'infarctus ou l'accident vasculaire cérébral et à des amputations. Les sujets diabétiques, notamment ceux souffrant d'un diabète de type 2, n'obéissant pas à une bonne hygiène alimentaire et négligeant l'activité physique, sont susceptibles d'être victimes de ces complications qui peuvent mener au décès. Riche en terminaisons nerveuses, le pied diabétique se trouve face au risque d'une neuropathie périphérique qui est une forme d'ulcération provoquant une perte de sensibilité. Pour sensibiliser praticiens et patients sur l'importance des dépistages réguliers et de la prévention, le laboratoire pharmaceutique Lad Pharma a organisé, hier à l'hôtel El Aurassi, un séminaire sur le pied diabétique. Considéré par les médecins comme « un véritable problème de santé publique », le pied diabétique est sujet à la neuropathie périphérique qui constitue la première cause d'amputation. « 70% des efforts du personnel médical au niveau des structures spécialisées sont dirigés vers la prise en charge du pied diabétique », explique le Dr Oudjit, chef du service diabétologie à l'hôpital Aïn Naâdja, qui estime entre 10% et 20% le motif d'hospitalisation au service de diabétologie pour cause d'atteinte au pied. Le même spécialiste alerte sur les risques de complications pour les diabétiques en cas de mauvaise alimentation et de sédentarité. « il faut savoir qu'un kilo de poids supplémentaire augmente de 9% les risques de complication chez le diabétique », note-t-il, en précisant que l'âge, l'obésité et l'hypertension artérielle demeurent des facteurs aggravants pour le malade diabétique. Et d'affirmer que l'exercice physique réduit de 80% les risques de complications. Le Dr Aouiche, maître assistant au service diabétologie du CHU Mustapha, explique pour sa part que le risque de décès avec un pied amputé est très élevé, à plus forte raison si le sujet est âgé ou présente une addiction au tabac ou à l'alcool, notamment associée à un « mauvais chaussage ». En termes de traitement, il est établi que la prévention reste le seul remède, le patient se devant d'équilibrer son diabète, d'éviter les traumatismes, d'inspecter ses pieds chaque jour et de changer de chaussures. Si la lésion est diagnostiquée, le traitement antibiotique est fondamental. L'Heberprot-P est un traitement efficace des ulcères du pied diabétique. Présenté hier par le laboratoire Lad Pharma, en collaboration avec le laboratoire cubain Heber Biotec, l'Heberprot-P utilisé dans les traitements hospitaliers est « une alternative qui réduit le risque d'amputation du pied diabétique ». Constitué de facteurs de croissance épidermiques humains recombinants, l'Heberprot-P « peut réduire le nombre d'interventions chirurgicales ainsi que les récidives et aussi le nombre d'amputations du pied diabétique », explique le Dr Djebbar, premier responsable du laboratoire Lad Pharma, qui estime les résultats cliniques très encourageants : entre 60% à 90% de réussite selon les cas. Et d'ajouter : « plus la surface de la plaie est petite, plus les chances de cicatrisation sont grandes. C'est la raison pour laquelle les spécialistes conseillent vivement aux malades de ne jamais négliger la moindre blessure et de consulter leur médecin traitant au plus vite pour une prise en charge à temps. » A noter que le coût de la prise en charge de l'amputation, couvrant les frais de médicaments, de soins ambulatoires et d'hospitalisation, affecte lourdement le budget de la santé publique en y déduisant 9 millions de dinars.