Bilan L?Amérique, depuis que Bush l?a engagée sur le sentier de la guerre, n?en finit pas de compter ses morts dans les rangs de ses propres fils. Mille un soldats américains sont morts en Irak depuis le début de la guerre, un seuil symbolique qui a aussitôt fait irruption dans la campagne présidentielle. La plupart ont été tués après l'annonce officielle de la fin des principaux combats par le président George W. Bush le 1er mai 2003. A cette date, seuls 138 soldats américains avaient été tués lors de cette guerre. Une guerre qu?on désigne, au sein de la Maison-Blanche, par : «Guerre contre le terrorisme.» Cet argument a servi à Bush junior de cheval de bataille pour la course à la présidentielle du 2 novembre prochain. De son côté, le candidat démocrate John Kerry, en campagne dans l'Ohio, a affirmé qu'il s'agissait d'un jour «tragique» : plus de 1 000 «fils et filles de l'Amérique» ayant «donné désormais leur vie au nom de leur pays, au nom de la liberté, de la guerre contre le terrorisme». Il faut dire que, selon le Pentagone, sur les mille militaires disparus à ce jour, les trois quarts ont été tués au combat, les autres étant morts principalement dans des accidents, mais aussi à la suite de suicides ou de maladies. Entre hier et aujourd?hui, quatre soldats américains ont été tués à Bagdad, selon l'armée américaine. Pour sa part, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a estimé que l'approche des élections risquait de faire flamber la violence. Il dira, à ce sujet, lors d'une conférence de presse au Pentagone : «Je pense qu'il est réaliste d'estimer qu'en Afghanistan comme en Irak, l'approche des élections va faire comprendre aux terroristes à quel point ils se rapprochent de l'émergence de pays démocratiques (...) et qu'ils réagiront avec davantage de violence plutôt que moins de violence.» Le chef d'état-major interarmées Richard Myers a souligné, pour sa part, «la sophistication croissante des attaques des insurgés et la multiplication des attaques-suicide». L'impact de ce bilan, enregistré depuis le 19 mars 2003 à hier, de 1 000 tués sur l'opinion américaine est difficile à estimer dans le contexte de la campagne présidentielle. La semaine dernière, un sondage de l'institut Gallup montrait que 51% d'Américains trouvent toujours que «cela valait la peine» d'entrer en guerre contre le régime de Saddam Hussein. Ce sondage montrait également que 49% des Américains ont confiance en le président sortant George W. Bush pour résoudre la situation en Irak tandis que son adversaire John Kerry bénéficie de 43%.