Déclaration ■ «Les écoles privées offrent de meilleures conditions de travail aussi bien pour les élèves que pour les enseignants», selon le président du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Le privé «met les moyens nécessaires pour assurer aux élèves un enseignement de qualité. C'est un sérieux qu'on souhaiterait retrouver dans le secteur publique», ajoute Meziane Meriane avant de se pencher sur le nouveau cahier des charges que le département de Mme Benghebrit compte établir prochainement à l'intention des écoles privées. «Le deuxième cahier des charges en préparation ne devrait pas contrôler ou plus exactement verrouiller ces écoles. On n'a pas le droit de toucher aux libertés d'apprentissage d'autant qu'il n'y a pas eu de dérapages», a indiqué le Snapest, ajoutant que le ministère a bien le droit de tracer des lignes que ces établissements devraient respecter. «Il n'est pas permis de remettre en cause certaines libertés à l'image de l'enseignement des langues étrangères. Les parents tiennent à cet avantage qu'ils ne retrouvent pas dans les écoles publiques. Cela ne diminue en rien le nationalisme de ces derniers tel que véhiculé par certains courants», explique Meziane Meriane qui rappelle les effets positifs du bilinguisme. «A l'université, la plupart des matières sont dispensées en langue française d'où l'importance de donner une bonne base en matière de langues étrangères aux élèves. Cela a déjà montré ses bienfaits sur l'école algérienne dans les années 70», a-t-il justifié. Evoquant l'enseignement des deux programmes, à savoir algérien et français, dans certaines écoles privées, Meziane Meriane dira : «Toute est une question de pédagogie, de décompression, et de récupération. On ne peut pas bourrer l'enfant de connaissances sans lui laisser un temps pour récupérer. Cela peut conduire à des bavures ou carrément à l'échec scolaire. Il est difficile de croire qu'il est possible dans un même volume horaire de pouvoir enseigner deux programmes différents.» Et de poursuivre : «Le cahier des charges établi à l'époque de Benbouzid fait obligation à ces établissements d'enseigner le programme algérien. Nous sommes en face d'un dysfonctionnement qu'il faut revoir. La décision d'enseigner les matières essentielles en langue française et les autres matières en langue arabe mérite d'être débattue pour sortir avec un statut clair et défini. Et éviter aux structures privées de tomber dans l'infraction et être sanctionnées de manière anarchique.» Le Snapest s'est montré, en somme, très satisfait des résultats enregistrés par les écoles privées en matière notamment d'encadrement et de suivi. Elles constituent «un complément pour l'école public», ajoute le président du Snapest et enseignant en mathématiques. Elles sont à la rescousse des élèves qui ont des difficultés scolaires, selon notre interlocuteur qui appelle à ce titre à revoir le statut de ces écoles pour mieux définir leurs objectifs.