Colère ■ La liste des villes et localités où les militants antigaz de schiste manifestent, s'allonge de jour en jour. Les manifestations antigaz de schiste se sont étendues hier, à Labiodh Sidi-Cheikh (El-Bayadh). Dans cette localité, une marche pacifique, à laquelle ont pris part des membres du mouvement associatif, a été organisée mardi après-midi. Regroupant près de 120 personnes, en majorité des jeunes, cette marche s'est ébranlée du quartier Ksar El-Gharbi vers le siège de l'APC, où il a été procédé à la lecture d'une motion demandant la «suspension» de l'exploitation du gaz de schiste. Les protestataires ont également établi une série de revendications sociales, dont celles de trouver des solutions aux problèmes de développement dans la commune, avant de se disperser dans le calme. Un mouvement de protestation de même ampleur a été également organisé à Tamanrasset. Une marche pacifique, à laquelle ont pris part notamment de nombreux étudiants et des lycéens, a été organisée à travers les artères principales de la ville pour contester le projet «d'exploitation du gaz de schiste», avant que les participants ne se dispersent dans le calme. L'activité commerciale a été totalement paralysée au centre-ville, suite à la fermeture des marchés et des locaux commerciaux, a-t-on constaté. Dans la daïra d'In-Salah (750 km au nord de Tamanrasset), la protestation s'est poursuivie par un sit-in devant le siège de la daïra. Enclenchée depuis une quinzaine de jours à In-Salah, où les contestataires maintiennent encore leur sit-in devant le siège de la daïra, la protestation contre «l'exploitation du gaz de schiste» dans la région, s'est ensuite étendue à Tamanrasset. En guise de solidarité, plusieurs villes du Sud se sont jointes au large mouvement de protestation enclenché le 31 décembre dernier à In-Salah par des étudiants et universitaires qui se sont fortement opposés au premier puits d'exploitation du gaz de schiste lancé à Ahnet. Les protestataires scandent tous les jours les mêmes slogans contre «l'extermination d'In-Salah», «les dangers du gaz de schiste sur l'environnement» et pour «l'arrêt définitif de l'exploitation des puits. C'est dire que toutes les explications fournies par des experts, notamment le géologue de Sonatrach, et responsables du secteur ne semblent pas convaincre la population locale déterminée à aller jusqu'au bout pour mettre fin à la politique gouvernementale en matière d'exploitation de cette nouvelle énergie. Les dernières visites de Youcef Yousfi, du wali de Ghardaïa et l'actuel secrétaire général du ministre de l'Intérieur n'ont pas pu «calmer le jeu». Les protestataires ont, toutefois, campé sur leur position et décidé de poursuivre leur action jusqu'à obtenir la «suspension» du projet.