Adieu ■ Un dernier hommage a été rendu, hier, au Théâtre national algérien (TNA), à Fatiha Berber, décédée, vendredi, à Paris, à l'âge de 70 ans. Ils lui ont dit adieu, à l'instar de Farida Saboundji, Yamina Chouikh, Saïd Hilmi et bien d'autres encore, tous émus et affligés par la disparition de celle qui fut la grande dame du cinéma algérien, celle qui s'est admirablement illustrée et à la télévision et sur les planches. Tous ont reconnu en elle aussi bien sa générosité que ses qualités artistiques, tout en rappelant sa passion pour le cinéma et le théâtre, passion qui, d'ailleurs, l'avait conduite, dès son jeune âge, à s'adonner à l'art et à en faire un métier. «Elle a donné sa vie pour la culture algérienne », s'accordent-ils à dire, et de renchérir : «Elle a su s'imposer par ses rôles remarquables sur les planches et à la télévision.» Ils ont mis en exergue son expérience en tant qu'actrice et comédienne. Tous la considèrent comme une référence pour les jeunes générations. Celle qui avait une place incontestée dans le cinéma algérien tout au long de son parcours artistique, avait excellé vite dans le monde artistique, notamment après avoir étudié l'art dramatique au conservatoire, où elle était l'élève d'artistes de renom. Tous reconnaissent en elle son «sérieux et sa dextérité dans l'interprétation des rôles qui lui étaient attribués». «Elle était consciencieuse et passionnée», soulignent-ils. Pour eux, chaque rôle était un défi, et à chaque fois elle réussissait à le relever. Elle excellait dans chacun de ses rôles. Car elle était remarquable, talentueuse. Amis et autres gardent de Fatiha Berber l'image d'une grande dame qui a tout donné, le meilleur d'elle-même, au théâtre, au cinéma et à la télévision, qui l'ont davantage rapprochée d'un public d'ores et déjà sous le charme d'un talent exceptionnel. Tous gardent d'elle ses belles et admirables performances. Tous se souviendront de Fatiha Berber comme actrice et comédienne dans le répertoire artistique national. Tous se souviendront de Fatiha Berber, de ce que nous lui devons, pendant toute sa carrière, beauté et émotion, en jouant avec beaucoup de talent et d'élégance, de justesse et de sincérité ses rôles, qui nous parlaient. Fatiha Berber, inscrite désormais dans le panthéon des artistes algériens, ceux ou celles qui ont marqué de leur empreinte notre paysage culturel, a laissé derrière elle une filmographie riche de plus d'un film et son répertoire théâtral se résume aussi à plus d'une pièce. Elle a laissé des œuvres de qualité et un riche parcours aux générations montantes. Pour rappel, Fatiha Berber est née le 11 avril 1945 à La Casbah. Celle qui a présidé l'association Les amis de Rouiched a vu sa carrière artistique débuter en 1959. Fatiha Berber, de son vrai nom Fatiha Blal, a, à son actif, plusieurs rôles dans le théâtre (Les femmes savantes, une adaptation de Molière réalisée par Mustapha Gribi, Le cercle de la craie caucasien de Brecht et L'homme aux sandales de caoutchouc de Kateb Yacine. Elle décrochera plusieurs autres rôles aux côtés de Rouiched, Benguettaf et Ziani Cherif Ayad, et dans le cinéma (Hassan taxi, Raï, Cent pour cent Arabica, Laid Al Kebir) et à la télévision (La gazelle et le feuilleton Al massir et d'autres).