Il n'y a eu ni l'art ni la manière dans cette fade victoire des Verts. Il y a eu tout simplement un hold-up en bonne et due forme. Le sélectionneur sud-africain a dit vrai lorsque, dépité et amer, il a affirmé que la meilleure équipe a perdu le match. Gourcuff, lui, devrait reconnaître que la plus mauvaise équipe a volé le gain de la rencontre. Les coéquipiers de Feghouli ont entamé la partie tambour battant, en se créant plusieurs occasions nettes de scorer. Cependant, ces occasions n'ont pu être transformées en but, dû au fait que les joueurs ont confondu vitesse et précipitation. Ce que tout le monde a remarqué, durant ces minutes, c'est l'absence totale du soutien des joueurs du milieu de terrain, laissant Slimani isolé en pointe de l'attaque, alors que Feghouli, l'un des éléments les plus en vue, n'a rien pu faire tout seul. Durant les premières minutes, les Verts n'ont pas profité des hésitations des Bafana Bafana et n'ont pas trouvé la faille. Les Fennecs ont baissé le pied et affiché une fébrilité inquiétante sur le plan défensif, après un quart d'heure de jeu. Au fil des minutes, ce sont les Sud-Africains qui sont sortis de leur coquille. Profitant d'un énorme flottement entre les lignes, ils ont porté le danger vers la défense algérienne. M'bolhi a sauvé l'équipe de trois buts tout faits, devant une défense dépassée. Le rendement de l'arrière-garde des Verts a suscité la colère de Gourcuff, qui criait à chaque fois pour que ses joueurs se replacent. Parfois M'bolhi, d'autres fois la transversale et la malchance, les Sud-Africains sont passés tout près de terminer logiquement la première partie avec un avantage, ne serait-ce que d'un but. La deuxième période, comme le dit l'adage footballistique, est celle des entraîneurs. Au moment où les supporters des Verts attendaient une réaction de Gourcuff, c'est le coaching de Mashaba qui a apporté ses fruits. Les Sud-Africains ont profité de la passivité de la défense algérienne pour ouvrir le score par l'entremise de Phala (51'). À trois dans la surface de réparation, les Bafana Bafana parviennent à s'échanger le ballon dans un petit périmètre, jusqu'au décalage décisif de Vilakazi pour Thuso Phala. L'attaquant ouvre son pied droit et, à faible distance et met le ballon hors de portée de M'bolhi. Euphoriques, les Sud-Africains continuent de se projeter avec beaucoup de vitesse vers l'avant, pour obtenir, deux minutes plus tard, un penalty. M'bolhi était pris à contre-pied mais la frappe lourde de l'attaquant sud-africain Rante s'écrase sur la transversale. Et ce penalty fut profitable pour les Verts, puisqu'ils parviendront à la 67', lorsque Hlatshwayo trompa son propre gardien, suite à un centre de Brahimi, avant que Ghoulam, méconnaissable jusque-là, ne double la mise, la 72', après une infiltration dans la surface de réparation. Après ce but, les Verts se replient en défense, laissant les Bafana Bafana dominer les débats et créer le danger. Et contre le cours du jeu, ce sont les Algériens qui ajoutent un troisième but, celui du KO, par l'entremise de Slimani. Ce dernier, inscrit, par l'occasion, son premier but en phase finale de la CAN, après être sorti les mains vides en 2013 en Afrique du Sud. Malgré cette victoire, il faut reconnaître que les Verts étaient méconnaissables durant cette partie, et plusieurs correctifs doivent être apportés à l'équipe, d'autant plus que face au Ghana, ce ne sera certainement pas une sinécure, contre une équipe contrainte de gagner. M. B. Fiche technique Stade de Mongomo, arbitrage de Doue Noumandiez Desire (CIV), assisté de Songuifolo (CIV), Jenan Claude Birumushahu (BUR) Buts : Phala (55') Afrique du Sud - Hlatshwayo (67' c.s.c), Ghoulam (72'), Slimani (84') Algérie Averts : Matlaba (34') Afrique du Sud - Mandi (54') Algérie Algérie : M'bolhi, Mandi, Ghoulam, Halliche, Medjani, Lacen (Taïder 67'), Bentaleb, Mahrez (Belfodil 58'), Feghouli, Brahimi (Soudani 90' + 1), Slimani. Entr : Gourcuff Afrique du Sud : Keet, Coetzee (Siyabonga 29'), Jali, Ngcongca, Vilakazi, Matlaba, Hlatshwayo,Furman, Phala, Manysisa, Rantie (Ndulula 80') Entr : Mashaba L'atout Gourcuff : «Le penalty raté a été le tournant» «C'était un match intense pour nous, et j'avais prévu déjà d'avoir des difficultés face à un adversaire pareil. Nous avons effectué une entrée intéressante, mais on a vu, par la suite, une équipe sud-africaine qui nous a causé d'énormes difficultés. Au début de la seconde période, je reconnais que notre prestation a été catastrophique. Le penalty, selon moi, a été le tournant. N'oubliez pas que terrain ne permettait pas une bonne circulation de la balle, et c'est pour cela que nous avons eu plusieurs problèmes».. La frustration Mashaba : «La meilleure équipe a perdu» «Tout le monde a vu que la meilleure équipe a perdu le match. Nous avons dominé notre adversaire, mais nous avons joué de malchance. Je pense que si nous avons marqué le penalty, la physionomie du match aurait été tout autre. C'est une défaite amère, mais nous n'avons d'autres choix que de l'oublier et apprendre de nos erreurs, pour ne pas les commettre lors de la prochaine rencontre face au Sénégal» L'homme du match Ghoulam heureux élu Le lattéral gauche des Verts, Faouzi Ghoulam, a été choisi comme étant l'homme du match d'hier. Le joueur en question a été, certes, d'un grand apport sur le plan offensif, mais a laissé trop d'espaces, ce qui aurait pu être profitable aux adversaires sud-africains. La prestation Brahimi loin du compte S'il y a un joueur que les Algériens, et mordus de la balle ronde attendaient hier, ce n'est autre que Yacine Brahimi. Cependant, le pensionnaire du FC Porto a raté son match hier, puisqu'il a perdu trop de balles et n'a pu contribuer aux attaques pour porter le danger vers les bois sud-africains. Pour son premier tournoi continental avec les Verts, il a été loin du compte, en attendant un sursaut d'orgueil de sa part dès le deuxième match. Le choix Halliche, le pari raté de Gourcuff Dans une de nos anciennes éditions, nous rapportions que Christian Gourcuff craignait les répercussions négatives de Halliche, tout juste remis de sa blessure. Et il faut dire que ses prévisions étaient justes, en témoigne sa prestation lors de la rencontre d'hier. Le capitaine des Verts n'était que l'ombre de lui-même, étant toujours en difficultés face aux attaquants sud-africains, notamment Manyisa. Un choix, donc, raté pour le coach national, du moment qu'il avait sous les mains d'autres solutions de rechange sur le banc des remplaçants.