Début ■ Une réunion regroupant une vingtaine de chefs de partis et de personnalités politiques libyens s'est ouverte hier à Alger sous l'égide des Nations unies, avec le soutien de l'Algérie. Les participants tenteront de lancer un processus pour le règlement politique dans leur pays. L'envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leone, a mis en relief le rôle «crucial» et «fondamental» que doivent jouer les partis et les leaders politiques dans le règlement de la crise libyenne. «Nous attendons beaucoup de cette réunion», a-t-il souligné dans un discours prononcé à l'ouverture de la réunion. Il s'agit du premier groupe de travail qui doit «montrer le chemin aux autres », les orienter vers «le point de destination qui ne peut être que l'accord politique», selon M. Leone. Il a ajouté que «la Libye n'a que deux options : l'accord politique ou la destruction. Et nous savons très bien que la destruction n'est pas une option.» M. Leone a également mis l'accent sur la menace terroriste en Libye. Le dialogue inter-libyen s'est fixé comme objectif principal «la réalisation du consensus national auquel aspire le peuple libyen, notamment la formation d'un gouvernement d'union nationale». Le vice-ministre algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré que l'Algérie «n'a ménagé aucun effort pour accompagner les frères en Libye, œuvrer à unifier les rangs et trouver une issue à la crise politique dans ce pays». La crise libyenne et la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays sont aggravées par l'existence de deux gouvernements et deux Parlements qui se disputent le pouvoir. «Une solution qui jette les bases pour davantage de stabilité et permet à la Libye de lutter efficacement contre le terrorisme», a ajouté M. Messahel. «Nous sommes raisonnablement optimistes et travaillons pour que le dialogue entre les frères libyens aboutisse au règlement de la crise que vit la Libye», a assuré, auparavant Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères, en parlant de cette réunion. Il a dit espérer que les discussions aboutissent à «un consensus national sur la création d'un gouvernement d'union et sur des arrangements de sécurité», pour «permettre au pays d'évoluer et d'aller vers la Constitution, des élections dans le calme et la sérénité». Parallèlement, des représentants des deux Parlements rivaux, qui tiennent des discussions indirectes au Maroc, ainsi que le médiateur de l'ONU, ont affiché leur confiance vendredi dernier quant à la possibilité d'un accord sur un gouvernement d'unité nationale en Libye. Ces réunions interviennent après celles qui ont lieu de Genève. «Nous avançons positivement sur la question du gouvernement d'unité nationale et maintenant nous allons discuter de sa forme», a dit à la presse Cherif El Wafi, du Parlement reconnu par la communauté internationale. En proie au chaos depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est le théâtre de combats entre les différentes factions mais aussi entre des milices et les forces gouvernementales. Outre les violences impliquant les milices et les forces gouvernementales, elle est le théâtre depuis plusieurs semaines d'une série d'attaques revendiquées ou attribuées au groupe Etat islamique (EI), qui contrôle des pans entiers de territoire en Syrie et en Irak. Le gouvernement libyen reconnu a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'assouplir l'embargo sur les armes afin de lui permettre de mieux lutter contre les jihadistes.