La Fédération française de football (FFF) ne veut rien lâcher en ce moment en ce qui concerne les joueurs franco-algériens. Ainsi, après Fekir, convoqué par Deschamps, c'est au tour de Benzia de passer chez les Bleuets. Pour joindre l'acte à la parole, le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, a retenu dans sa liste des 23 joueurs pour les deux prochains matchs contre le Brésil (le 26 mars) et le Danemark (le 29 du même mois), le Lyonnais Nabil Fekir qui fera certainement ses débuts sous le maillot lors de ces deux rendez-vous. Ainsi, Deschamps ferme définitivement les portes de la sélection algérienne à celui qui a fait le buzz ces dernières semaines après avoir annoncé sa venue chez les Verts avant de rétracter sous la pression et l'influence de tout l'establishment du foot français. Depuis, son annonce officielle de jouer pour l'équipe de France, Nabil Fekir ne cesse de faire des déclarations de soulagement et de fierté de porter le maillot frappé du Coq. Au micor de la chaîne Infosport, il déclarait hier qu'il était content et soulagé en même temps : «Je suis très content d'être dans la liste. C'est le coach qui choisit. J'ai appris la nouvelle par Internet. Ce n'est que le début. C'est un soulagement et une fierté. Je voulais porter ce maillot bleu... C'est sympa de jouer contre le Brésil, même si je ne vais pas débuter. Je veux être convoqué à chaque fois». Fekir est déjà dans le rêve de disputer l'Euro 2016 et d'évoluer à la pointe de l'attaque aux côtés de deux autres produits du centre de formation lyonnais, que sont Karim Benzema et Alexandre Lacazette. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, la FFF s'attaque, cette fois, à l'autre pépite lyonnaise, Yacine Benzia qui a été convoqué par le sélectionneur de l'équipe de France Espoirs Pierre Mankowski en prévision des deux prochains matchs amicaux contre l'Estonie (le 25 mars) et les Pays-Bas (le 30 du même mois). Du coup, la FFF précède son homologue algérienne au sujet de ce joueur qui était sur les tablettes de son président Mohamed Raouraoua. Cela confirme la détermination des responsables du football français de ne plus se laisser surprendre et voir de talentueux joueurs, formés par leurs propres clubs et centres de formation, détournés vers d'autres sélections. Du moins pour les meilleurs d'entre eux, comme ce fut le cas pour les Brahimi, Feghouli, Ghoulam ou Bentaleb. Il est vrai que la sélection de l'attaquant Yacine Benzia en sélection Espoirs lui laisse toujours la possibilité de rejoindre par la suite les Verts, mais il faut avouer que c'est un signal fort que lancent la fédération française de football et les responsables de la discipline en hexagone, à l'adresse de l'Algérie qui, malheureusement, a opté depuis quelques années pour le ‘'tout français'', reléguant la formation de base dans notre pays. Les cas Fekir et Benzia, devraient être ressenties comme deux bonnes gifles pour notre football et tous ses responsables pour se réveiller de leur léthargie et revenir à l'essentiel. Hier sur les ondes de la radio nationale, le président du Paradou AC, Kheireddine Zetchi, l'a si bien rappelé, lui quia fait de la formation son credo depuis 2007 en s'associant avec Jean-Marc Guillou et dont les résultats de cet investissement commencent à se sentir aujourd'hui. La formation, est une question de conviction, d'engagement, de compétence, de travail méthodique de longue haleine et de patience surtout, avant de voir éclore des joueurs de talent et de haut niveau. Mais est-ce ce qui intéresse nos dirigeants actuels, plus préoccupés par les résultats immédiats, le business et la vitrine ? A. Salah-Bey Le Graët : «Sa convocation n'est pas contre l'Algérie» Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a assuré hier sur RTL que la convocation de Nabil Fekir en équipe de France première n'est pas pour contrer la partie algérienne qui convoitait le milieu de terrain offensif de l'O Lyon. «Ce n'est pas fait pour qu'il n'aille pas en Algérie. Ça ne fait pas partie d'une stratégie contre qui que ce soit. Si Didier n'avait pas pensé que c'est un homme qui lui rendrait service dans les mois et les années qui viennent, on ne l'aurait pas fait», a-t-il expliqué.