Explosion n Au moins 12 personnes ont péri et une cinquantaine ont été blessées ce dimanche matin par une bombe qui a explosé dans un bazar bondé d'une zone chiite du nord-ouest du Pakistan… C'est ce qu'ont annoncé des responsables locaux qui indiquent que le bilan de cette explosion risque d'augmenter. L'explosion est survenue sur le marché Eidgah de Parachinar, une ville peuplée par la minorité chiite et située dans la zone tribale semi-autonome de Kurram. «Au moins 12 personnes ont été tuées et environ 50 blessées», a déclaré Amjad Ali Khan, responsable du district de Kurram. Deux responsables policiers ont confirmé ce bilan. «Une équipe de démineurs est sur place et nous tentons de vérifier la nature de l'explosion», a déclaré l'un d'eux. Des chaînes de télévision locales ont diffusé des images montrant des centaines de personnes fuyant ce bazar, vers lequel se précipitaient les ambulances. Un médecin du principal hôpital du district, où les blessés étaient évacués, a précisé que beaucoup d'entre eux se trouvaient dans un «état critique». Il redoute que le bilan des morts ne s'aggrave. L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, mais cette zone est connue pour des affrontements confessionnels entre sunnites et chiites. La minorité chiite représente environ 20% de la population pakistanaise. Les zones tribales semi-autonomes du nord-ouest du Pakistan sont un repaire pour les talibans, afghans et pakistanais, et d'autres groupes liés à Al-Qaïda. La ville de Parachinar, située à un jet de pierre de la frontière afghane, a été le théâtre de nombreux attentats sanglants au cours des dernières années, car peuplée notamment d'une importante communauté chiite. Les chiites sont la cible croissante d'attentats par des groupes extrémistes qui les accusent de corrompre l'islam et d'être les agents de l'Iran, première puissance chiite au monde. Signe de la volonté grandissante d'Islamabad de neutraliser les groupes rebelles violents sur son sol, le chef du plus violent groupe armé antichiites du Pakistan et 13 de ses proches ont été tués en juillet dans une opération policière. Malik Ishaq, environ 55 ans, était l'influent leader du Lashkar-e-Jhangvi, faction sunnite extrémiste proche d'Al-Qaïda et accusée d'innombrables attaques, en partie revendiquées, contre la minorité chiite. Le mois écoulé, dans cette même localité de Parachinar, une bombe artisanale a explosé, au passage d'une camionnette de transport d'écoliers, tuant un enfant et son père et en blessant cinq.