Gâchis n Longtemps, des projets d'investissements se sont heurtés au manque de foncier industriel destiné à leur implantation… Un phénomène qui affecte particulièrement certaines grandes villes du pays, et que la wilaya de Blida connaît particulièrement bien. Les autorités locales qui ont longtemps soulevé le problème veulent croire qu'un début de solution ait été trouvé et qui, selon eux, a fait ses preuves durant 2015. Evoquant une «trouvaille», les responsables locaux expliquent que cela consiste à orienter les projets de développement vers les piémonts de l'Atlas blidéen. Ainsi, des sorties régulières, initiées par les services de la wilaya, ont permis de détecter une assiette foncière globale de 594 ha, destinée à être mise au service du secteur économique et de l'investissement industriel. Le déficit en foncier avait constitué un frein pour la concrétisation de plus d'un millier de projets d'investissement à Blida, pendant plus d'une dizaine d'années, avait révélé le wali, Abdelkader Bouazgui. Selon le directeur de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction de la wilaya, Kadi Djamel, ces superficies foncières, sélectionnées en conformité avec la législation en vigueur, sont reparties entre les régions de Aïn Romana, à l'Ouest de Blida, et Sidi Sarhane (120 ha) et les hauteurs de Meftah, Chebli et Oued Djer (300 ha). Cette opération, lancée durant le dernier trimestre 2015, vise la couverture des besoins croissants exprimés sur le foncier destiné à l'implantation de projets d'investissement à travers la wilaya, ce qui donnera, sans nul doute, un coup d'accélérateur au développement de la région. Elle est, aussi, inscrite au titre de la mise en œuvre des instructions gouvernementales participant à l‘aplanissement des contraintes administratives rencontrées par les investisseurs et leur accompagnement dans le cadre de la nouvelle politique nationale visant la création d'une économie productrice de richesses hors hydrocarbures, a ajouté le même responsable. La concrétisation de ces investissements, d'un montant global de plus de 800 milliards de dinars, repartis sur de nombreux secteurs (santé, industrie, agroalimentaire, tourisme, services), devrait générer près de 70 000 postes d'emploi, au profit de la population locale, voire des wilayas avoisinantes. Le wali de Blida a assuré que 80% des investisseurs concernés ont exprimé «leur totale disponibilité» quant au lancement de leurs projets, «dès la mise à leur disposition d'assiettes foncières». L. S. Bouinan : des assiettes au service de l'investissement La ville nouvelle de Bouinane, théâtre actuellement de la concrétisation de nombreux projets de logements, est l'autre carte gagnante de la wilaya pour attirer l'investissement, tant national qu'étranger, dans le cadre de projets de partenariat. En effet, la direction de cette nouvelle ville a affecté d'importantes assiettes pour l'accueil de l'investissement. Ceci d'autant plus que cette cité future abritera des infrastructures d'importances, dont des pôles de services, commerciaux, industriels, médicaux, et de loisirs, dont la concrétisation nécessitera une implication des investisseurs. Lors de sa visite, en novembre dernier dans cette ville nouvelle, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait instruit les responsables de ce projet de «coordonner leur action avec les autorités locales», tout en appelant les opérateurs économiques de la région à introduire leurs demandes pour investir en son sein. L. S. L'urgence de révision de l'impôt foncier La LFC 2015 a également réactualisé la valeur locative fiscale de l'impôt foncier, basé sur le zoning de 1989, pour que le prix du loyer d'un bien immobilier communal soit calculé en fonction de la nature de la zone où il se trouve. En plus, la loi a aligné les prix des loyers des biens communaux aux prix du marché, rappelle-t-on. La taxe d'habitation, recouvrée par Sonelgaz et destinée à la réhabilitation du parc immobilier des communes, a été étendue par la même loi à l'ensemble des communes du pays. Ces nouvelles ressources devraient booster les finances locales et compenser le manque à gagner engendré par la réduction du taux de la TAP passé, dans le cadre de la LFC 2015, d'un taux unique de 2% à 1% pour les activités de production de biens et à 1,5% pour les activités de BTPH. L. S. Déséquilibre entre charges et moyens disponibles Au cours de ce séminaire, il a été mis l'accent sur l'inadéquation entre les charges des collecti-vités locales et les moyens dont elles disposent. A l'origine de ce dysfonctionnement, M. Kerri évoque notamment la faiblesse des ressources humaines des collectivités et le chevauchement qui existe entre leurs missions et celles de l'Etat. En dépit d'une «mosaïque» de 25 impôts et taxes, le rendement de la majorité des impôts profitant aux communes reste infime alors que la structure fiscale favorise fréquemment les régions industrielles ou commerciales, selon lui. En fait, 58% des ressources communales fiscales proviennent de la seule TAP (Taxe sur l'activité professionnelle) et 35% de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée), alors que les autres impôts ne représentent que 4% de la fiscalité locale. Actuellement, 60 à 65% des ressources des communes sont composées de recettes fiscales locales, 20 à 30% de dotations budgétaires de l'Etat et 10% de ressources patrimoniales. Sur 2015, les collectivités locales tablent sur près de 500 milliards DA de recettes dont près de 100 milliards de DA de moins-values fiscales lesquelles représentent des ressources prévues mais non recouvrées et qui seront compensées par la Caisse de garantie. Des projections optimistes qui attendent d'être vérifiées…