Expérience n Avec un baril à 30 dollars et demain sans doute beaucoup moins, il nous paraît inutile de pleurer sur notre sort au motif que nous n'avons pas été assez prévoyants et que nous avons fait fi des multiples conseils qui nous ont été prodigués quand l'heure était à l'embellie. Si l'on se réfère aux experts les plus avertis en matière de pétrole, le baril va encore chuter au cours de la prochaine décennie pour descendre aux environs de 25 dollars. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien si l'Arabie saoudite a «instruit» sa loi des finances pour la première fois de son histoire autour des 26 dollars le baril. Et quand le royaume rogne sur les subventions, augmente son prix de gazole à la pompe et tente de faire des économies d'épicier en direction de son peuple, c'est que «quelque chose est pourrie au royaume du Danemark» comme on dit. Il n'y a pas que Riyad qui a fait marche arrière en matière de planification, tous les pays producteurs sont logés à la même enseigne y compris l'Algérie bien sûr. A l'inverse, les pays développés connaissent aujourd'hui un léger frémissement de leur croissance. C'est normal quand le gazole, qui faisait les 2 euros le litre à la pompe, est pratiquement bradé actuellement à moins d'un euro le litre. Cela évidemment fouette le pouvoir d'achat des ménages et ajoute une plus grande marge de manœuvre en matière de recrutement au niveau des petites et moyennes entreprises. Ce n'est évidemment pas le cas dans notre pays à moins que l'Etat, pour des raisons politiques et de paix sociale ne casse sa tirelire. Avec un baril à 30 dollars et demain sans doute beaucoup moins, il nous paraît inutile de pleurer sur notre sort au motif que nous n'avons pas été assez prévoyants et que nous avons fait fi des multiples conseils qui nous ont été prodigués quand l'heure était à l'embellie. Avons-nous mis tous nos œufs dans le même panier ou avons-nous au contraire diversifié nos ressources extérieures hors hydrocarbures ? Ce qui est fait est fait. Et nous pouvons même parler de contrechoc pétrolier en référence au choc pétrolier des années 70. Ce contrechoc, nous le recevons en pleine figure et sans ménagement. L'Arabie saoudite qui a tout bâti autour de son pétrole, sa puissance et sa richesse ne fait plus peur à personne et n'est plus qu'un épouvantail à moineaux. Même son ami le plus fidèle lui a faussé compagnie, les Etats-Unis entre autres qui n'ont besoin ni de la famille des Saoud ni des princes du golfe ni même de leur pétrole.