Déclaration n Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a réitéré hier mercredi ses critiques de l'occupation israélienne «étouffante» en Cisjordanie, au lendemain de déclarations d'Israël l'accusant de promouvoir le terrorisme. «Après presque cinquante ans d'occupation et des décennies à attendre que se concrétisent les promesses des accords d'Oslo, les Palestiniens perdent espoir», a-t-il déclaré devant un comité de l'ONU sur les droits des Palestiniens. «Les jeunes en particulier perdent espoir, ils sont exaspérés par une occupation étouffante», a-t-il ajouté. «Nous publions des déclarations, nous exprimons notre inquiétude et notre solidarité mais la vie n'a pas changé» pour les Palestiniens. «Alors certains Palestiniens se demandent : est-ce que tout cela n'est pas seulement un moyen de gagner du temps ?» pendant que le développement accéléré des implantations rend un Etat palestinien de moins en moins viable. M. Ban a appelé à la reprise des négociations israélo-palestiniennes, dans l'impasse depuis des années. Ces négociations «sont le seul chemin vers une solution juste et durable, c'est-à-dire la fin de l'occupation» et un Etat palestinien, a-t-il affirmé. «Vous pouvez compter sur moi pour continuer à m'exprimer franchement et à faire pression (..) en faveur de la paix». Ban Ki-moon avait fustigé mardi la colonisation israélienne en Cisjordanie et souligné la «frustration» des Palestiniens soumis à l'occupation. Il s'agit indique-t-il d'«un affront fait au peuple palestinien et à la communauté internationale», après la révélation de plusieurs projets en Cisjordanie occupée. Alors que la Cisjordanie, Jérusalem et Israël sont en proie à un nouvel accès de violences qui a réveillé le spectre d'une nouvelle intifada, M. Ban s'est alarmé du risque que ces projets, des «initiatives provocatrices», ne fassent «monter encore la tension et (nuisent) à toute perspective de règlement politique». M. Ban s'était attiré une réplique acerbe du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ces propos «encouragent le terrorisme», avait déclaré M. Netanyahu. Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric a réaffirmé mercredi que «rien, absolument rien, ne peut justifier le terrorisme». Il a ajouté que M. Ban «confirme chaque mot de sa déclaration» de mardi devant le Conseil de sécurité. «Certains accusent le secrétaire général de justifier le terrorisme, rien n'est plus faux», a affirmé M. Dujarric. Mais Palestiniens et Israéliens doivent comprendre que «le statu quo est intenable», a-t-il ajouté.