À son arrivée dans l'enclave palestinienne, le convoi de Ban Ki-moon a essuyé des jets de chaussures, de pierres et de chaises, de Palestiniens lassés par la fuite en avant de l'ONU et ses jeux complices à l'endroit d'Israël. Le secrétaire de l'ONU a été accueilli par des jets de pierres jeudi à Gaza au dernier jour de sa tournée régionale. Ban Ki-moon, qui a été incapable de remettre en place le Premier ministre israélien ne serait-ce qu'au plan symbolique et qui a laissé le dossier palestinien s'engluer dans les procédures bureaucratiques onusiennes, a dit aux “gens de Gaza de cesser de tirer sur Israël” ! C'en était trop de sa part, lui qui a, pour ainsi dire, acquiescé à toutes les violations commises par les Israéliens. “Qui ne réagit pas, consent”, dit-on. En Israël, où il était avant de terminer son périple à Gaza, s'est à peine si le SG de l'ONU s'était contenté de sermonner Netanyahu sur une la colonisation qui n'a laissé que 28% de terres aux Palestiniens de la Cisjordanie. Comme il a prêté une oreille attentive au président israélien qui lui a promis que “les négociations avec les Palestiniens allaient reprendre, bien qu'elles soient boquées par l'intransigeance de ces derniers !” À Jérusalem, il avait appelé Israël à renoncer à tout nouveau projet de colonisation pour permettre la poursuite des discussions avec les dirigeants palestiniens, qu'il a exhortés à continuer le dialogue. La langue de bois complaisante aux Israéliens. Les Palestiniens, qu'ils soient de Gaza ou de Cisjordanie, attendent toujours une déclaration, un commentaire de la part de Ban Ki-moon sur la demande de reconnaissance de l'Etat de Palestine, déposée par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, en automne 2011 sur le bureau du Conseil de sécurité. Lâchés par la communauté internationale, y compris la Ligue arabe embourbée dans la crise syrienne et, de toutes les façons, inefficace sur le dossier des Palestiniens en souffrance depuis une soixantaine d'années, les Palestiniens recourent au symbolique, à la dérision. Après l'Américain Georges W. Bush, le Français Lionel Jospin, Ban Ki-moon est victime de lancers d'objets. Il a essuyé des jets de chaussures, suprême insulte chez les Arabes, à son entrée, puis de pierres et de chaises, des chaises certainement pour lui rafraîchir la mémoire sur le droit à un siège dans l'organisation mondiale pour le peuple palestinien, tout le long de son parcours dans la bande de Gaza. L'animosité contre Ban Ki-moon a été alimentée surtout par le fait que le chef de l'ONU ne voulait pas rencontrer de familles de Palestiniens détenus par Israël lors de sa visite. Autiste, Ban Ki-moon ne voulait pas entendre de vive voix les exactions inhumaines que subissent les Palestiniens, qu'exercent les Israéliens à leur encontre. “L'attitude de Ban Ki-moon n'est ni morale ni humaine”, a déclaré Abdallah Qandil, porte-parole des familles de prisonniers. Les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Ban Ki-moon, le parti pris pour Israël, ça suffit”. Le SG de l'ONU avait également décidé de ne pas rencontrer le Hamas, sous prétexte qu'il est boycotté par la communauté internationale. En fait, il a obtempéré à une exigence de Netanyahu. Celui-ci a fait savoir qu'il était hostile à la réconciliation inter-palestinienne. Tant que les Palestiniens s'entre-tueront, Israël conserve le loisir de repousser la solution de l'Etat palestinien. Le dernier périple de Ban Ki-moon tombait avec l'échec des énièmes discussions “exploratoires” engagées sous les auspices d'Amman et du Quartette pour la Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU). Ban Ki-moon qui na jamais dit aux Israéliens, il faut faire davantage, appelle encore les Palestiniens à des gestes de bonne volonté ! Quant aux pressions sur Israël, l'idée ne lui traverse pas l'esprit. D. B