Attaque n Un attentat à la voiture piégée visant un convoi militaire a fait au moins 28 morts et 61 blessés hier soir en plein centre d'Ankara… Selon le gouverneur de la capitale turque, Mehmet Kiliçlar, cité par les médias locaux, cette attaque a visé des bus de l'armée près de la place Kizilay, où sont localisés de nombreux ministères, l'état-major des armées et le Parlement turc. Très puissante, la déflagration a été entendue dans une large partie de la ville et a causé un début de panique parmi ses habitants. Cet attentat n'a fait l'objet d'aucune revendication immédiate. Mais le président Recep Tayyip Erdogan a immédiatement promis de riposter. «Que l'on sache que la Turquie n'hésitera pas à recourir à tout moment, à tout endroit et en toute occasion à son droit à la légitime défense», a-t-il assuré dans un communiqué. «Nous n'avons encore aucune information sur les auteurs de cette attaque», a déclaré le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus devant la presse. Mais «les auteurs de cet attentat seront retrouvés», a-t-il assuré. «Ceux qui ont perpétré et organisé cette attaque atroce qui a visé notre pays, notre grande nation et notre démocratie ne parviendront jamais à leur fin», a pour sa part promis le Premier ministre Ahmet Davutoglu dans une déclaration écrite. L'attaque s'est produite à 18h31 locales (16h31 GMT) et a visé «des véhicules de service qui transportaient des personnels militaires», a précisé l'état-major dans un communiqué publié sur son site internet. «L'attaque terroriste a été déclenchée lorsque les véhicules étaient arrêtés à un feu rouge à un croisement», a ajouté le commandement. La Turquie est sur le qui-vive depuis plusieurs mois à la suite d'une série d'attentats qui a visé son territoire, tous attribués par les autorités au groupe djihadiste de l'Etat islamique (EI). Le plus meurtrier, le 10 octobre, avait tué 103 personnes devant la gare centrale d'Ankara alors qu'elles se rassemblaient pour participer à une manifestation pour la paix organisée par des organisations de gauche et pro-kurdes. Le 16 janvier, un autre attentat-suicide, également attribué à l'EI par le gouvernement turc, avait visé un groupe de voyageurs allemands dans le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul, tuant 11 d'entre eux. Depuis l'été dernier, la Turquie est également affectée par la reprise du conflit kurde. Des affrontements meurtriers opposent chaque jour les forces de sécurité aux partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du pays. La tension est également vive depuis plusieurs jours à la frontière turco-syrienne, où l'artillerie d'Ankara bombarde des positions tenues par les milices kurdes de Syrie, qui ont profité de l'offensive des forces armées syriennes dans la province d'Alep (nord), appuyées par les raids aériens russes, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires. R. I. / Agences Ankara accuse le PKK l L'attentat à la voiture piégée qui a tué 28 personnes mercredi soir à Ankara a été planifié par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les milices kurdes de Syrie et a été commis par un Syrien de 23 ans, a affirmé ce jeudi le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. "Cette attaque terroriste a été commise par des éléments de l'organisation terroriste (PKK) en Turquie et un milicien des YPG" (Unités de protection du peuple, milices kurdes de Syrie) qui s'est infiltré en Turquie", a déclaré M. Davutoglu à la presse, ajoutant la police avait déjà procédé à neuf interpellations dans le cadre de son enquête. "Le nom de l'auteur de l'attentat est Salih Necar. Il est né en 1992 dans la ville d'Amuda, dans le nord de la Syrie (...). L'organisation terroriste et les YPG ont conjointement commis cette attaque", a insisté le chef du gouvernement. "L'attaque à un lien direct avec les YPG", a-t-il ajouté. 9 personnes ont été arrêtées ce jeudi matin. Des objectifs kurdes en Irak bombardés l L'aviation turque a mené tard hier des frappes contre des bases rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en, a annoncé l'armée ce jeudi. Ces bombardements ont visé un groupe de 60 à 70 combattants du PKK, dont des officiers, dans le secteur d'Haftanin, non loin de la frontière syrienne, a précisé le commandement militaire sur son site internet. Le camp de Haftanin est l'une des plus importantes bases arrières des rebelles kurdes dans les montagnes du nord de l'Irak. Depuis la reprise des combats entre les forces de sécurité turques et le PKK l'été dernier, les chasseurs turcs ont mené de nombreux raids contre ces camps. Démenti l Le PKK a cependant démenti, par la voix d'un de ses dirigeants, Cemil Bayik, être à l'origine de l'attentat qui a frappé le cœur de la capitale turque. «Nous ne savons pas qui l'a commis mais cela peut être une riposte aux massacres de la Turquie au Kurdistan», a dit le responsable du PKK, cité par l'agence prokurde Firat. Depuis samedi, l'artillerie turque bombarde à un rythme quotidien des positions tenues par les YPG, qui ont profité de l'offensive des forces armées syriennes dans la province d'Alep (nord), appuyées par les raids aériens russes, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires proches de la frontière turque. Explosion dans un local associatif turc près de Stockholm l Une explosion a eu lieu hier soir à l'intérieur des locaux d'une association culturelle turque en banlieue de Stockholm, soufflant des vitres sans faire de blessé. Les forces de l'ordre ont précisé dans un communiqué avoir été prévenues vers 21h30 (20h30 GMT) de cette explosion survenue à Fittja, un quartier défavorisé de Botkyrka, en périphérie de la capitale suédoise. Elles ont constaté «que des fenêtres avaient été soufflées et que de la fumée s'échappait d'un local». Il s'agirait du local de l'Association culturelle turque de Botkyrka, selon la presse suédoise. L'incident intervient quatre jours après des coups de fusil qui ont grièvement blessé un homme en marge d'un rassemblement pro-kurde dans ce même quartier de Fittja. Une attaque attribuée au PKK dans le sud-est ce matin l Au moins 6 soldats ont été tués ce jeudi matin dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie dans une attaque attribuée par les autorités aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris auprès des services de sécurité. Cette attaque a visé un convoi militaire dans la localité de Lice, dans la province de Diyarbakir, a-t-on précisé de mêmes sources.