Béjaïa l Le tri sélectif des déchets ménagers se fraye tant bien que mal une place dans nos mœurs mais est difficilement vécu à travers des localités pilotes, et ce, par manque de réflexes de tri par le citoyen, clé de voûte du processus de sélection des déchets dans nos villes. A savoir que le tri sélectif réduit l'importation de matières premières, fait travailler les jeunes et contribue au traitement des déchets destinés désormais vers les incinérateurs au lieu des décharges polluantes. Dans ce cadre, un dispositif de traitement des déchets, reposant essentiellement sur le tri sélectif, a été adopté par la wilaya de Béjaïa qui escompte en faire une solution d'urgence pour lutter contre la prolifération des dépotoirs et autres décharges sauvages, indiquait hier mardi, un communiqué de la wilaya. Sa mise œuvre devrait intervenir rapidement et permettre le traitement de 400 000 tonnes de déchets, a-t-on précisé, soulignant que la situation de l'environnement local a atteint des «niveaux insupportables», caractérisés par l'existence de 300 décharges sauvages et 9 000 points noirs. Cette situation, dégradante pour la qualité des paysages et menaçante pour la santé publique, est aggravée, par le blocage depuis des années de plusieurs projets a caractère environnemental, dont les plus importants restent les centres d'enfouissements techniques (CET), prévus à Tinebdar et Draâ-el-Gaïd, et les décharges contrôlées (jamais lancées), localisées respectivement à Akbou, El-Kseur et Boudjellil. L'opération du tri sélectif est jugée en mesure d'offrir aux unités de recyclage 18 000 tonnes de plastique, 43 000 tonnes de cartons, 10 800 tonnes d'aluminium, 4 400 tonnes de verre, 8 600 tonnes de bois et 35 200 tonnes de matières combustibles (CSR) industrielles, souligne-t-on de même source, ajoutant que sa conduite sera élargie aux plages, avec une plus grande implication des services de nettoiement pour le ramassage des déchets, laissés par les randonneurs ou charriés par la mer et les rivières.