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Ces ordures qui infectent Béjaïa
Décharges sauvages et dépotoirs se multiplient
Publié dans Liberté le 28 - 10 - 2008

Si le problème de la saleté au niveau de nos milieux urbains se pose avec acuité, la multiplication des décharges sauvages offre un spectacle hideux aux villes et villages de la wilaya de Béjaïa, qui sont livrés à l'anarchie durant ces dernières années.
“Dans la wilaya de Béjaïa, l'entrée d'une agglomération est non pas indiquée par une enseigne, mais par la présence d'une décharge sauvage au bord de la route.” Ce constat amer est d'un citoyen de la ville des Hammadites qui, à sa manière, tire la sonnette d'alarme sur la prolifération de dépotoirs et autres décharges sauvages qui vilipendent l'image des routes mais surtout des villes et même des villages de la wilaya de Béjaïa. “Mais où jeter tous ces déchets ?” est à présent la problématique qui se pose avec acuité sur le territoire de la wilaya de Béjaïa, devenu ces dernières années un dépotoir à ciel ouvert. Pour ne citer que Béjaïa-ville, Boulimat, Tala Hamza, Sidi Aïch, El-Kseur, Timezrit ou encore du côté de Souk El-Tennine, Aokas, Akbou, Amalou, Boudjellil et Tazmalt, c'est le même constat. Les décharges sauvages et autres dépotoirs pullulent le long des routes de ces régions de la vallée de la Soummam et du Sahel, donnant encore en ce mois d'octobre 2007 une image de désolation. À signaler aussi que Béjaïa est parmi les rares wilayas du pays qui ne dispose pas encore de centres d'enfouissement technique (CET). À Boulimat, sur la côte ouest de Béjaïa, aux abords de la route et à quelques encablures du chef-lieu de wilaya, l'immense décharge où sont jetées chaque jour des tonnes de déchets est toujours là, elle a survécu au temps et aux intentions de son éradication.
À quand un centre d'enfouissement technique ?
Le projet d'un centre d'enfouissement technique pour venir à bout de cette monstrueuse décharge, clamé pourtant à tue-tête par les pouvoirs publics, est resté néanmoins sans concrétisation. Dans leur bilan annuel, les responsables du secteur de l'environnement ont apporté des éclaircissements à ce sujet : “Dans le cadre de la relance économique (PSRE), la ville de Béjaïa a bénéficié d'une opération intitulée “Etude, réalisation et équipement d'un CET avec éradication de décharges sauvages” et ce, pour un montant de 249 000 000 DA. Le bureau d'études TAD d'Alger a été retenu pour l'élaboration de l'étude portant schéma directeur de gestion des déchets solides urbains de la ville de Béjaïa, y compris l'étude pour l'éradication de décharges sauvages, l'aménagement et l'équipement d'un CET. L'étude une fois terminée a été présentée par le même bureau d'études aux élus et associations le 17 septembre 2003. L'entreprise Amenhyd a été retenue pour la réalisation de ce CET à Ighil Izza.” Néanmoins, selon toujours ce rapport émanant de la Direction de l'environnement locale, il a été fait mention de l'opposition des élus et des citoyens, mais aussi de certaines réserves émises par un expert allemand (terrain accidenté, surcoût…). Cet expert a proposé de prospecter d'autres sites. La commission de wilaya pour le choix du terrain a ensuite chargé le bureau d'études Axxam pour prospecter d'autres endroits. Ce bureau d'études a proposé trois sites à Oued-Ghier. La commission de wilaya a donc opté pour un terrain de 20 ha de nature juridique domaniale. Les élus, ainsi que les associations s'opposent toutefois à l'implantation du CET sur ce site et ce, malgré différentes interventions auprès de ces derniers. Le problème donc reste entièrement posé et la décharge de Boulimat a apparemment de beaux jours devant elle. La problématique du choix de terrain et l'opposition des citoyens se sont également posés il y a quelque temps à Amalou, sur les hauteurs d'Akbou, où les travaux pour la réalisation et l'équipement d'une décharge intercommunale contrôlée ont même démarré avant de s'arrêter. Non loin de là, à Sidi-Aïch, une autre décharge sauvage polluant l'atmosphère de la ville et des automobilistes se trouve toujours sur la route nationale 26. Dans cette localité aussi, un projet pour la réalisation d'un centre d'enfouissement technique à Tinebdar est en gestation. Pour le pragmatique maire de cette localité, en l'occurrence M. Benadji Braham, le choix du terrain a été même fait. “C'est un centre intercommunal qui concernera toutes les communes de l'ancienne daïra de Sidi-Aïch. Ce projet fait son chemin et ce CET permettra, en outre, la création de ressources, de postes d'emploi et la préservation de l'environnement avec, notamment l'éradication des décharges sauvages de la région”, dira-t-il notamment à ce propos. La solution qui consiste en l'acheminement des déchets ménagers vers les décharges publiques ne règle pas pour l'instant le problème de leur traitement et de leur élimination.
La réalité par les chiffres
Dans son rapport de 2007, le secteur de l'environnement a recensé 62 décharges sauvages à travers les 52 communes que compte la wilaya de Béjaïa, et ce, sans compter le nombre de dépotoirs estimé à plus de 180. Des chiffres effarants pour une wilaya dite touristique, sans compter d'autres types de pollution comme les eaux usées qui se déversent journellement dans l'oued Soummam et dans la mer. L'autre exemple de ce crime écologique est palpable aussi du côté de la localité de Béni-M'likeche et celle d'Aghbalou, dans la wilaya de Bouira, où se dresse une immense décharge à ciel ouvert. Des tonnes d'ordures y sont entassées, polluant l'atmosphère et dénaturant des paysages féeriques. Dans la capitale des Hammadites, et nonobstant l'initiative prise il y a de cela quelques mois par l'APC, invitant les citoyens à une campagne de nettoyage des rues, quartiers et ruelles, la ville de Béjaïa croule toujours sous ses ordures, donnant par endroits l'image d'une ville négligée et “oubliée des dieux”.
Gare aux conséquences !
Ce qui dénote, encore une fois, que la problématique de la gestion des ordures ménagères reste entièrement posée. Aussi bien au chef-lieu de wilaya que dans la presque majorité des communes que compte la wilaya de Béjaïa, on se débrouille comme on peut pour gérer temporairement ses ordures ménagères et autres. “C'est terrible comme nos villes sont sales. Il faut impérativement promouvoir sans cesse des actions d'information et de sensibilisation en matière d'environnement. Les responsables à tous les niveaux doivent réagir. La prolifération des décharges publiques anarchiques, à défaut d'une sérieuse prise en charge de ce problème épineux, risque d'engendrer des conséquences néfastes sur la santé publique”, renchérit M. Kheirddine, médecin de son état, rencontré dans la ville d'El-Kseur. À noter qu'à l'instar des autres wilayas du pays, la wilaya de Béjaïa subit aujourd'hui des pollutions multisectorielles suite à une croissance industrielle accélérée et une urbanisation rapide incontrôlée. Ce processus de développement n'a jamais pris en considération d'une manière sérieuse les problèmes de traitement et d'élimination de divers déchets générés par les activités urbaines et industrielles, ainsi que le traitement des eaux usées. À ce propos, dans son rapport d'activités, la Direction de l'environnement fait aussi état de campagnes de sensibilisation et d'éducation environnementale où plusieurs actions ont été lancées, et ce, en collaboration avec plusieurs directions techniques de la wilaya, à savoir l'éducation, la Direction de la jeunesse et des sports, la Garde communale, la formation professionnelle et la conservation des forêts. Et dans ce sillage, il a été mentionné, entre autres, la création de plus de 43 clubs verts au niveau des établissements scolaires. Néanmoins, nonobstant cet effort, villes et villages de la wilaya de Béjaïa croulent toujours sous leurs déchets. C'est dire qu'en attendant la prise en charge réelle par les pouvoirs publics de la gestion des ordures ménagères, les citoyens se rabattent tout bonnement sur “le lancer de sachets”, un “sport” local en passe de gagner et d'envahir tous les espaces. Et dans une contribution à ce sujet, M. Meziane Abdellah, architecte paysagiste, diplômé de Versailles, soulignera notamment : “Notre pays, qui se transforme d'un monde rural en un monde urbanisé doit relever les défis qui requièrent une approche dynamique de la gestion urbaine grâce à l'instauration d'une nouvelle politique innovatrice, qui saura marquer toute la différence avec les différentes initiatives utilisées jusqu'à aujourd'hui, depuis l'indépendance, et où il y aura un partage d'expériences dans les domaines de l'inclusion sociale, du foncier, du logement, des services de base, de l'eau, de la santé, du développement de l'économie locale et du rôle des autorités locales concernées, grâce à l'apport des compétences en architecture du paysage et en aménagement des milieux urbains, qu'elles soient locales ou étrangères par défaut. Car malgré l'état lamentable de nos milieux urbains actuels et les différentes critiques qui viennent de partout, nos responsables concernés continuent à gérer les aménagements de nos agglomérations avec la même mentalité de la gestion anarchique des années du système socialiste.” Ceci dit, le premier magistrat de la wilaya de Béjaïa Ali Bedreci qui, depuis son installation, ne cesse de sillonner toutes les localités, les P/APC, les élus APW et APN ont certainement remarqué de visu ce véritable désordre écologique. La saison des grandes averses est là, les citoyens vivront-ils une autre situation apocalyptique ?
A. H.


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