Real Madrid-Atletico Madrid : comme en 2014, les deux clubs de la capitale espagnole s'affronteront en finale de la Ligue des champions, ce soir à Milan, un duel qui promet à nouveau une magnifique opposition de styles entre la rage des troupes de Diego Simeone et la puissance offensive des hommes de Zinédine Zidane. Il y a deux ans, les Colchoneros de Simeone avaient tenu jusqu'à la 93e minute et l'égalisation de Sergio Ramos avant de s'effondrer en prolongation (4-1), le Real s'offrant ainsi la fameuse «decima», son 10e succès dans la plus prestigieuse des Coupes d'Europe. A l'époque, «Zizou» était encore l'adjoint de Carlo Ancelotti et apprenait les ficelles du métier d'entraîneur dans l'ombre du technicien italien. L'ancien n°10 légendaire de l'équipe de France est, cette fois, seul aux commandes et peut déjà rêver d'un premier sacre continental, quatre mois à peine après sa nomination à la tête du Real, en remplacement de Rafael Benitez. En cas de succès, il entrerait un peu plus dans l'histoire des Merengue, 14 ans après sa fabuleuse reprise de volée en finale de la Ligue des champions avec le Real contre le Bayer Leverkusen. Reste à savoir si Zidane pourra s'appuyer sur la «BBC» pour venir à bout de l'Atletico. Ce dernier n'a pas ce genre de soucis. Pour Simeone, peu importe les talents individuels, c'est le collectif qui compte et la capacité incroyable de ses joueurs à se muer en combattants acharnés, laissant volontiers la possession de balle à l'adversaire. A ce petit jeu, le FC Barcelone (1-2, 2-0) et le Bayern Munich de Pep Guardiola (1-0, 1-2), adeptes du fameux «tiki-taka», se sont cassé les dents sur la muraille bâtie par l'entraîneur argentin et symbolisée par la hargne du défenseur uruguayen Diego Godin. Simeone n'a cessé de renouveler l'effectif depuis son arrivée au club en 2011, ce qui ne l'a pas empêché de contester le duopole du Barça et du Real, en Espagne et sur la scène européenne. Vainqueur de l'Europa League en 2012, champion d'Espagne en 2014, le voilà pour la 2e fois en 3 ans en finale de la Ligue des champions. Le coach Simeone : «J'adore la pression» Diego Simeone espère mettre fin à la série de défaites en finale de la Ligue des champions (2) pour offrir à l'Atlético Madrid son premier titre dans la compétition. Comme il y a deux ans, l'Atlético Madrid affrontera son voisin du Real en finale de la Ligue des champions. Cette fois, les Colchoneros espèrent une issue plus favorable et savent à quoi s'attendre. S'il anticipe un match équilibré, Diego Simeone sait qu'il faudra avant tout être solide pour espérer l'emporter. «Je m'attends à un match très équilibré, avec beaucoup d'impact, surtout au début. Il faudra être fort au milieu de terrain, dans le pressing (...) Après, ils ont une telle qualité technique qu'ils voudront jouer davantage. Je vois les choses comme ça», a-t-il ainsi déclaré en conférence de presse. Néanmoins, les Rojiblancos devront aussi penser à faire la différence devant et poser des problèmes à la défense madrilène. Avec la mauvaise expérience de 2014, l'Atlético Madrid a pris conscience qu'il devrait proposer quelque chose de nouveau à son adversaire. «Le club se réinvente en permanence, a repris le technicien espagnol. Les joueurs ont changé, le groupe a changé, et il change constamment, avec l'idée de progresser. C'est ce qui est fort, dans ce club, cette idée de continuer à travailler toujours, sans jamais se considérer arrivé. Les joueurs changent, pas la structure, l'identité, les valeurs. On travaille pour continuer à grandir. Et ceux qui travaillent, ceux qui persévèrent, ils sont souvent récompensés». L'atout Griezmann, l'arme fatale des Colchoneros Antoine Griezmann tient le haut de l'affiche. Avec 7 buts inscrits en C1 (21 en championnat), le Français a été l'arme fatale de l'Atletico, se montrant notamment décisif en quart de finale contre Barcelone (doublé au retour) avant d'inscrire le but de la qualification pour la finale face au Bayern. «Grizi» sera l'atout-maître de la France à l'Euro-2016. Mais avant de retrouver la sélection, il aura l'occasion de relever, à tout juste 25 ans, le premier grand défi de sa carrière. L'optimisme Bale : «On a la capacité de les battre» Avant la finale de la Ligue des champions, Gareth Bale a évoqué ses futurs adversaires de l'Atletico Madrid. Le Gallois est plus motivé que jamais. Il y a deux ans déjà, pour sa première année au Real Madrid, Gareth Bale vivait la plus belle expérience d'un footballeur européen : remporter la Ligue des champions, la Decima tant attendue par le club madrilène. Alors que la semaine prochaine, les Merengue vont à nouveau se confronter à leur adversaire de 2014, l'Atletico Madrid, l'international gallois lance les hostilités, visiblement motivé pour ramener la «Undecima» dans la capitale espagnole…. Côté Real. «Cela va être une rencontre différente de celle disputée à Lisbonne, mais nous espérons obtenir le même résultat. On peut voir les choses de deux manières. Atteindre la finale est une bonne chose. Ne pas la remporter serait un échec. Mais, nous pensons seulement à la victoire», a expliqué Bale à l'antenne de la Cadena Cope. «Poste par poste, les joueurs du Real Madrid sont meilleurs que ceux de l'Atlético. Le Barça comme l'Atletico sont deux adversaires très forts. On a connu des difficultés contre les deux, mais on a la capacité de les battre, et samedi, nous penserons seulement à la victoire», a ajouté Bale. «L'Atlético est une équipe très physique, mais nous espérons pouvoir contrecarrer leurs plans. Je préfère avoir des espaces. En général, les footballeurs apprécient de jouer comme ça. J'ai amélioré mon jeu depuis que je suis en Espagne», a finalement conclu celui qui espère être l'homme qui offrira à Zidane sa Ligue des champions. La voix Andrea Bocelli chantera avant la finale Comme si le fait d'avoir une finale entre le Real Madrid et l'Atlético Madrid ne suffisait pas, la cérémonie d'avant-match ce soir à San Siro promet d'être tout aussi spectaculaire. En effet, le célèbre ténor italien Andrea Bocelli interprètera l'hymne de l'UEFA Champions League après l'entrée des deux équipes sur la pelouse. Dans le même temps, les ambassadeurs de la finale Javier Zanetti et Franco Baresi, deux icônes de l'Inter et de l'AC Milan respectivement, présenteront le trophée au public. Frissons garantis. Andrea Bocelli a déclaré : «C'est un honneur d'avoir l'opportunité de participer activement à cette grande soirée, la finale de l'UEFA Champions League. Depuis que je suis tout petit, je suis un grand fan de football. Je vais essayer d'interpréter l'hymne de la Champions League du mieux possible, et je remercie tous les gens qui m'ont demandé de le faire. Je vous embrasse tous et rendez-vous au stade.» L'importance Torres : «Le Real ? Le match le plus important de ma vie» L'attaquant du club Rojiblanco espère triompher face au Real Madrid. Face au Real Madrid, ce samedi, l'Atlético Madrid a l'occasion de remporter sa première Ligue des champions lors de la finale de San Siro. Après avoir éliminé le Barça en quart de finale puis le Bayern Munich en demi, l'Atlético Madrid espère faire la différence face au Real Madrid, deux ans après la finale perdue à Lisbonne. Au cours d'un entretien accordé à beIN Sports, Fernando Torres a mis en avant l'importance de cette rencontre : «C'est le match le plus important de toute ma vie. Une opportunité d'écrire une page qui n'est toujours pas inscrite en 113 ans d'histoire de l'Atlético. J'ai la possibilité de réaliser un rêve d'enfant, gagner avec mon propre club», a assuré l'attaquant madrilène. L'organisation Sacchi admiratif de Simeone et son équipe Arrigo Sacchi, qui a connu les deux clubs, livre ses impressions à l'occasion de la finale entre Real et Atlético. Interrogé par AS (article en espagnol), Arrigo Sacchi ne cache pas son admiration pour l'Atlético de Simeone qui est, pour lui, «un exemple pour tous, pas seulement sur le plan du football mais aussi sur le plan sociétal.» Sacchi connaît parfaitement les deux finalistes et le lieu de la finale. Ancien entraîneur de l'Atlético puis directeur sportif du Real, le Mister italien reste celui qui a révolutionné le football italien et européen avec son 4-4-2 offensif qui avait fait du Milan du début des années 90 un double vainqueur de la Coupe d'Europe des Clubs Champions. Un football à l'opposé de la philosophie Simeone, «une manière de voir le football très différente», qui ne l'empêche pourtant pas d'être admiratif, vantant notamment le travail défensif de cet Atlético : «En défense, ils pratiquent un football total. Ils respectent leurs positions, savent comment changer entre joueurs. Pour moi, c'est une organisation parfaite.» L'ancien sélectionneur italien parle aussi de Zinédine Zidane et de son Real composé «d'énormes footballeurs qui ne jouent pas toujours avec et pour l'équipe», à qui il souhaite le meilleur et pense que le Français a su «apporter une meilleure harmonie dans le vestiaire comme celle qu'avait créée Carlo Ancelotti.» Le pronostic Xavi : «L'Atlético va battre le Real» La finale de la Ligue des champions, prévue ce samedi, attise toutes les passions, entre aficionados du Real Madrid et fans de l'Atlético. Mais où se situe Xavi, ancienne légende du Barça ? Et bien l'allégeance du milieu espagnol va droit aux Colchoneros comme il l'a expliqué à www.sc.qa : «Je pense qu'ils vont ramener le trophée à la maison. je pense que c'est le moment pour l'Atlético. Bien sûr, je n'aime pas leur philosophie, car ils spéculent beaucoup en jouant le contre. Mais je pense que le football donne toujours une seconde chance après Lisbonne il y a deux ans, et l'Atlético le mérite pour tout le travail accompli», a indiqué Xavi, qui ne sera donc pas derrière le Real ce samedi soir.